Jeune et si vieux
Le 3 janvier 2008
Un avatar des productions Milkyway exécuté sans la moindre originalité.


- Réalisateur : Yau Nai Hoi
- Acteurs : Tony Leung Ka-fai, Simon Yam
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Date de sortie : 2 janvier 2008
– Durée : 1h30mn
– Titre original : Gun chung
Un avatar des productions Milkyway exécuté sans la moindre originalité.
L’argument : Une branche secrète de la police de Hong Kong mène des filatures sophistiquées. Le Capitaine Huang engage Piggy, une débutante au visage ingénu, donc, insoupçonnable. Ensemble, ils vont tenter de remonter jusqu’au "cerveau" d’un casse. Mais le cerveau devine le danger et disparait. Piggy est assignée à une nouvelle affaire. Alors qu’elle est en pleine filature, sa route croise celle du cerveau.
Notre avis : La force de Filatures (que l’on préférera sous son titre international Eye in the sky - la Alan Parsons Project’s touch) est d’entrer dans le vif du sujet dès les premières minutes en présentant les personnages directement dans l’action. Le tout à travers une scène de filature sophistiquée et tendue qui ouvre le film et paradoxalement le referme aussitôt. Passée cette introduction captivante qui annonce une grande scène de braquage dans une bijouterie - réglée au passage comme une horloge atomique -, ce premier long métrage de Yau Nai-hoï retombe doucement et sûrement dans les conventions du genre et se reluque mollement. Comme un divertissement efficace mais convenu, énergique mais calibré.
Produit par Johnnie To qui inspire un peu trop son jeune espoir-scénariste, le produit ne provoque rien si ce n’est la reconnaissance de ses qualités : une certaine efficacité dans le rythme, deux-trois passages tendus, des fulgurances éparses. Rien de transcendant. La faiblesse de Filatures, c’est finalement de ressembler au tout-venant HK sans réussir à se démarquer de ses citations de polars Milkyway pré-existants ni même à prendre des risques. Encore moins de transcender la dimension archétypale de ses personnages. Là où on pouvait s’attendre à des distorsions narratives (au minimum, des effets de petit malin), le film ramène finalement à un classicisme qui empeste la naphtaline. Avec un même matériau, il y a trente ans, Sidney Lumet aurait sans doute bousculé ce cahier des charges avec une forme olympique pour malmener l’attention du spectateur. Ça donnait Network.
Aujourd’hui, Yau Nai-hoï se contente d’appliquer des idées reprises ailleurs avec un style impersonnel. Pour la nouveauté, la surprise et le vertige, on repassera.
bun 7 janvier 2008
Filatures
Filatures, premier oeuvre de Yau Nai Hoi, est une oeuvre très aboutie, mêlant suspens, action, où s’entremêlent différents personnages.
La mise en scène est brillante et captivante avec un rythme effrené. On sent l’influence de Johnnie To mais sans qu’elle ne prenne le pas sur le travail du réalisateur.
Un très bon premier film pour ce talentueux scénariste.