Le 10 juillet 2017
Bilan et palmarès de ces trois jours marathon où nous avons visionné près d’une soixantaine de courts-métrages pour la plupart d’excellente tenue. En voici les temps forts.
La toute première édition du festival de court-métrage de Gisors s’est déroulée le week-end dernier dans une atmosphère chaleureuse, au sens propre comme au figuré au vu des températures caniculaires. Il faut tout d’abord signaler l’excellente tenue de cette première édition, notamment grâce à une sélection de courts particulièrement diversifiée et pertinente, mais également par une organisation sans faille ayant permis aux spectateurs présents d’assister aux projections dans de bonnes conditions, avec des horaires respectés et surtout avec la possibilité d’échanger avec de très nombreux artistes – une trentaine ont répondu à l’appel. Le tout dans une atmosphère détendue et particulièrement conviviale, bien loin de la froideur des grandes structures. Aussi bien les spectateurs, les jeunes du jury lycéen ou encore les encadrants ont pu échanger avec les artistes et les membres du jury en toute simplicité, pour le plus grand bonheur de tous, ce qui constitue le plus beau des succès de cette première édition.
- Il Silenzio
Lors de la soirée d’ouverture, nous avons pu visionner hors compétition l’excellent court de Xavier Legrand Avant que de tout perdre avec Léa Drucker et Denis Ménochet. Cette oeuvre mérite amplement les nombreux prix qu’elle a glanés au cours de sa carrière. Parmi les autres moments forts, on retiendra le ciné-concert du samedi soir qui a donné l’occasion de revoir deux excellents dessins-animés de Dave Fleischer mettant en scène Betty Boop, puis deux courts brillants de Buster Keaton, provoquant encore une fois des rires francs dans la salle. L’accompagnement musical fut effectué avec brio par trois pianistes différents, aux styles d’ailleurs bien identifiables. Des ateliers pratiques se sont également tenus dans l’enceinte du lycée Louise Michel.
- Le monde du petit monde
Ayant visionné 55 films courts durant ce week-end fort en émotions, je succombe à la tentation de vous parler de quelques-uns de mes coups de cœur personnels. Avec tout d’abord l’excellent Le monde du petit monde de Fabrice Bracq qui traite avec beaucoup de poésie le thème difficile de la maladie. Si on peut lui reprocher un excès de pathos par moments, l’ensemble brille par une réalisation inspirée et un jeu d’acteurs magnifique. Un vrai coup de cœur, relayé d’ailleurs par le jury lycéen. On notera aussi la très bonne tenue de Merci Monsieur Imada de Sylvain Chomet qui s’amuse de la tyrannie de certains metteurs en scène sur les plateaux de cinéma. On a beaucoup ri avec le dessin-animé Catherine de Brit Raes et sa gamine qui tue systématiquement ses animaux de compagnie par maladresse. Autre fou rire avec l’excellent Troc mort de Martin Darondeau qui fait preuve d’un humour noir revigorant. Bonne tranche de rire également avec Garçon ! d’Olivier Lallart où nous pénétrons dans les pensées d’un jeune serveur harcelé par un client lourdingue. Toujours dans le domaine de la comédie désopilante, on a adoré Le soutien-gorge de Laurent Firode qui se moque gentiment de l’esprit Je suis Charlie et des bobos parisiens. Le court bénéficie surtout d’un tempo comique infaillible. On aurait aimé le voir au palmarès.
- Troc mort
Du côté des films plus dramatiques, on a aimé la fraîcheur de Goût bacon d’Emma Benestan avec des jeunes de quartiers sensibles tous plus naturels les uns que les autres. Bonne surprise aussi avec Le jour où j’ai mangé avec un black et son plan-séquence de 8 mn techniquement parfait et profitant d’un jeu très naturel des acteurs. Dans la catégorie beau court-métrage un peu plombant, on a remarqué l’engagé Fireplace de Muhammad Bayazid qui traite avec poésie du drame syrien, ou encore le très beau Il silenzio d’Ali Asgari qui est tout en retenue.
Hors compétition, nous avons pris beaucoup de plaisir devant Panthéon Discount de Stéphan Castang qui dénonce la marchandisation de la santé, ce qui nous a permis de revoir l’excellent Jean-Pierre Kalfon. Dans un tout autre genre, nous avons apprécié Mourad et Sophie de Pierre Bouquet qui évoque à travers une histoire d’amour contrariée l’embrigadement des jeunes par les islamistes. Pêle-mêle, nous avons bien ri devant Jubilé de Coralie Soudet, Gadjo mio de Julien Salinier aux accents kusturiciens, mais aussi devant le trash Pot de départ de Julien Ivanowich et le Garden Party de Florian Babikian.
Voici au final, le palmarès de cette édition :
Prix du jury professionnel :
– La vile de Rouja de Maya et Bertrand Leduc
Prix de la ville de Gisors :
– Il silenzio d’Ali Asgari
Prix du jury lycéen concours professionnel :
– Troc mort de Martin Darondeau
Coup de cœur du jury lycéen :
– Le monde du petit monde de Fabrice Bracq
Prix du jury lycéen concours amateur :
– La vie de pirate ce n’est pas ce que tu crois de Chloé Rougier
Prix des enfants :
– Oripeaux de Sonia Gerbeaud
Pour finir, un grand merci à Luis Parmentier et à toute l’équipe du festival pour leur efficacité, leur investissement incroyable, leur disponibilité et leur grand professionnalisme durant toutes les phases de cette belle aventure collective. En attendant l’année prochaine…
Galerie Photos
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