Le 17 octobre 2016
Le palmarès de la 7e édition du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon a été dévoilé dimanche 16 octobre. Outre un Grand Prix du Jury International décerné à Problemski Hotel, le docu-fiction de Pierre Bismuth Where is Rocky II ? a décroché le prix de la section Nouvelles Vagues, ex-aequo avec Kate plays Christine.
Sur la cinquantaine de films projetés, hors rétrospective, dans le cadre de la septième édition du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon, sept ont été retenus au palmarès, du documentaire au film social en passant par le drame amoureux.
Le palmarès du 7e Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
PRIX DU PUBLIC
Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan
PRIX TRAJECTOIRES
Brothers de Aslaug Holm
Mention Spéciale : Girl Asleep de Rosemary Myers
PRIX NOUVELLES VAGUES ACUITIS
Prix ex-aequo à Kate plays Christine de Robert Greene
Prix ex-aequo à Where is Rocky II ? de Pierre Bismuth
PRIX SPÉCIAL DU JURY INTERNATIONAL
Une Vie de Stéphane Brizé
GRAND PRIX DU JURY INTERNATIONAL CINÉ +
Problemski Hotel de Manu Riche
Notre avis : Si l’on peut se montrer sceptique devant le prix spécial du jury décerné à Une Vie, de Stephane Brizé, parangon de formalisme étouffant et mécaniquement atrabilaire, le Grand Prix International revenant à Problemski Hotel coule quant à lui de source. Car à la fois son scénario réussit fortuitement à prendre la mesure du temps présent sur les plans politique et social, mais dans le même temps sans jamais céder sur l’ambition de sa mise en scène - bel exemple d’un cinéma dont la sophistication créée du sens.
Quelques mots également sur le Prix Nouvelles Vagues décroché presque logiquement par Where is Rocky II ?, premier film de Pierre Bismuth (ex-aequo avec Kate plays Christine). Il est une chose assez rare pour être soulignée que de voir un artiste plasticien articuler le médium cinéma avec une telle acuité. Sans jamais lésiner sur ses ambitions théoriques, Bismuth transforme une enquête documentaire en detective movie, et vice versa. La démarche pourrait s’avérer ennuyeuse, mais sa construction - par ailleurs si consciente du cinéma contemporain - est telle que même les spectateurs les plus frileux à l’expérimentation devraient se laisser happer. Quelque part en creux, cette rhétorique du vrai-faux et du faux-vrai - le nouveau cinéaste filme la recherche d’une œuvre mystérieuse d’Ed Ruscha, un faux rocher placé aux abords de Joshua Tree - trouble comme les derniers films de Quentin Dupieux. Nul doute que Pierre Bismuth, qui ne parvient pas à considérer son dispositif comme du cinéma à proprement parler, ferait s’il poursuit ses velléités un réalisateur à suivre de près...
Cette septième édition du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon s’achève donc avec les honneurs. L’évènement, à défaut de réunir autant de grands noms que certains festivals, n’a pour le reste rien à envier aux mastodontes que sont Cannes ou la Mostra de Venise. Mieux : parce que les enjeux de séduction ne sont pas ici les mêmes que pour les grands rendez-vous internationaux, la spontanéité reste de mise. Ce qui se ressent largement dans la sélection des films et dans la qualité générale des œuvres projetées. De même, les possibilités d’échanger, pour les amateurs comme pour les professionnels, avec les réalisateurs à l’issue de nombreuses séances participent du caractère organique de ce vénérable assemblage cinéphage. Une réussite, qui conforte autant le talent qu’imprègne la marque du directeur du festival, Paolo Moretti. Gageons que les rumeurs de concentration - l’idée d’un multiplexe serait dans les tuyaux de la mairie - qui planent sur le cinéma Le Concorde de La Roche-sur-Yon, dont il est aussi le directeur, n’aient pas à l’avenir raison de ce succès.
Pour revivre dans les grandes lignes de l’évènement, c’est par ici :
– Festival de La Roche-sur-Yon, part 1 : De Palma, Bonello... fétichistes ;
– Festival de La Roche-sur-Yon, part 2 : Kelly Reichardt et les autres... ;
– Festival de La Roche-sur-Yon, part 3 : dans l’antichambre de Lynch et Zappa.
Galerie Photos
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