Le 14 août 2022
Sorti de prison sous le régime de la libération conditionnelle, Patrick Gateau a assassiné en 2005 une joggeuse avec un complice, Serge Mathey. Ce meurtre a relancé le débat sur la récidive.

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News : Le 10 juin 2005, on retrouve le corps d’une femme de quarante ans dans un bois de Seine-et-Marne, près de Reuil-en-Brie. Nelly Cremel faisait son jogging lorsqu’elle a été tuée de deux balles, tirées par un fusil. Rapidement, l’enquête soupçonne un homme condamné en 1984 pour un autre assassinat, celui de Jeanine Brendle. Il s’appelle Patrick Gateau, est sorti en 2003, après 19 ans de réclusion. Multirécidiviste, il avait, depuis le milieu des années 70, commis des vols, des violences avec armes, un attentat à la pudeur. Gateau n’est pas seul lorsqu’il perpètre son crime. Il est flanqué d’un complice, Serge Mathey, un maçon de 26 ans. Au départ, ils ont prévu de faire un cambriolage. Le hasard les mettra sur la route de leur victime. Le mode opératoire est très semblable à l’assassinat de Jeanine Brendle, 21 ans plus tôt : à l’époque, Gateau était déjà accompagné d’un complice, Christian Gay, qui se suicidera en détention.
La récidive de cet individu, initialement condamné à perpétuité, provoquera la polémique et une passe d’armes entre Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, qui accusera le juge de cette libération, et les syndicats de magistrats, qui s’indigneront d’une attaque perçue comme une remise en cause de la séparation des pouvoirs. Le garde des Sceaux de l’époque, Pascal Clément, se contentera d’un commentaire prudent : "Je veux préciser que, s’agissant de la libération conditionnelle accordée en 2003 à la personne qui vient d’être mise en examen pour l’assassinat de Mme Nelly Crémel, la loi, toute la loi, a été respectée".