Le 16 juin 2022

- Acteur : Romy Schneider
- Salle d'exposition / Musée : Cinémathèque française
- Plus d'informations : Exposition Romy Schneider
À l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort, la Cinémathèque française revient sur l’inoubliable carrière de celle qui, bien que née allemande, reste la comédienne préférée des Français.
News : Phagocytée par des parents peu scrupuleux, corsetée dans des viennoiseries aussi impériales qu’indigestes, la jeune et docile Rosemarie Albach-Retty dévoilera des trésors de courage et de détermination pour devenir Romy Schneider, icône du cinéma français et symbole de la femme moderne et libre, à l’époque où le féminisme n’était ni revanchard, ni castrateur.
Il aurait été facile d’aborder cette rétrospective sous l’angle mélodramatique tant l’histoire de Romy Schneider est jalonnée d’autant de flamboyance que de tragédie. Née en 1938 dans une Autriche annexée par le Troisième Reich, elle porte toute sa vie le poids de la culpabilité de l’Allemagne nazie et encore bien plus de la complicité de ses parents avec le régime hitlérien. Sa photogénie la propulse très jeune dans l’univers cinématographique, permettant au passage de renflouer les finances de son beau-père et de relancer la carrière de sa mère, l’actrice Magda Schneider, en perte de vitesse depuis la fin de la guerre. Pour se libérer du joug familial, elle s’installe à Paris à la fin des années 50 et vit avec Alain Delon une passion aussi brève qu’enflammée. Suivront le mariage avec Harry Meyen, un metteur en scène allemand qui se suicide en 1979, quelques problèmes de santé qui la contraignent à mettre sa carrière entre parenthèse et enfin la mort accidentelle de son fils à l’âge de quatorze ans. Romy Schneider disparaît le 29 mai 1982.
- Copyright Claudine Levanneur
L’exposition se démarque de ce parcours tragiquement chaotique, en ne s’intéressant qu’à la femme libre et déterminée qui symbolisa, par les choix souvent audacieux de ses films, les combats de la génération féminine d’après-guerre.
Les photos et affiches de Sissi (1955), Feu d’artifice (1957), Monpti, (1957), Mademoiselle Scampolo (1958), Jeunes filles en uniforme (1958), Christine (1958), Katia (1959) consolident l’image de petite fille modèle de la jeune Rosemarie qui peu à peu s’évade de sa cage dorée pour laisser éclore la vraie nature de Romy, une femme impatiente et impliquée bien décidée à prendre en main sa destinée d’artiste et à aller là où on ne l’attend pas. Si sa carrière américaine, si courte soit-elle, n’est pas oubliée, les témoignages des réalisateurs qui l’ont côtoyée (d’Alain Cavalier en passant par Bertrand Tavernier, Luchino Visconti, Orson Welles, Andrzej Zulawski ...) reflètent au plus prés l’ambivalence du personnage tout à la fois rempli de doutes sur sa légitimité, son jeu, sa beauté, et animé d’une insatiable soif de découvertes artistiques et de désir de liberté. La collaboration entre Claude Sautet et la comédienne constitue l’un des temps forts de l’exposition. De 1970 à 1978, ils tournent ensemble cinq films qui font de la jeune femme allemande l’incarnation parfaite de la femme française moderne, celle dont la grâce enchante les hommes et l’émancipation ravit les femmes qui se reconnaissent en elle. Des interviews télévisées et radiophoniques, des lettres manuscrites, quelques costumes, des photos personnelles complètent cet hommage et permettent de comprendre comment et pourquoi l’actrice la plus douée de sa génération continue, quatre décennies après sa mort, d’attirer les foules.
- © Cinémathèque française
Cinémathèque - 51 rue de Bercy - 75012 Paris
Jusqu’au 31 juillet 2022
lundi, mercredi à vendredi : 12-19h/WE : 11h-20h
Réservation obligatoire du créneau de visite sur cinematheque.fr