Le 1er février 2018
Dans la pure tradition des teen-horror-movie qui furent à la mode à la fin des années 90, Game of Death joue la carte de l’humour gore. Cette immaturité has-been est de plus élaborée d’une façon maladroite qui ne se prête pas à ses ambitions trash.
- Réalisateurs : Sébastien Landry - Laurence Morais-Lagace
- Acteurs : Sam Earle, Victoria Diamond, Emelia Hellman
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Québécois
- Durée : 1h17mn
- Festival : L’Etrange Festival 2017, Gérardmer 2018
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Des adolescents sont forcés de s’entretuer sous peine d’être tués dans un jeu grandeur nature.
Notre avis : Un jeu démoniaque qui fait exploser les crânes des joueurs qui refusent de commettre des meurtres. Le postulat est simple, bien plus un prétexte qu’un concept allégorique. Il faut donc aller voir comment se déroule l’inévitable carnage qui s’ensuit pour savoir si le film se veut davantage une réflexion sur l’instinct de survie, façon Battle Royale, qu’une série de morts rocambolesques, façon Destination Finale. Le résultat est un constant entre-deux, jamais assez audacieux pour rendre ses personnages attachants dans leur périple morbide, ni assez créatif pour rendre celui-ci mémorable.
Le véritable souci de ce développement horrifique paresseux est semble-t-il inhérent à sa création. Sorti de l’esprit tordu de deux Québécois amateurs de cinéma horrifique, Game of Death fut d’abord pensé comme une web-série en 8 épisodes avant que ceux-ci ne soient mis bout à bout pour constituer un long-métrage. Ce changement de format se ressent dans la façon dont les scènes se suivent l’une après l’autre, sur un rythme très mécanique, et sans pour autant donner l’impression d’avoir été conçues selon le souci d’une continuité homogène, donnant à l’ensemble un air de film brouillon.
- Copyright Blacklips
Après l’inévitable introduction des personnages aussi caricaturaux qu’antipathiques, le piège du jeu se referme sur eux via l’explosion du crâne de certains d’entre eux. L’effet se veut grand-guignolesque et ultra gore. Drôle une fois. Deux fois. Mais le running gag ne fonctionne pas automatiquement. Il en va de même pour l’escalade de violence qui s’ensuit. Un meurtre. Deux meurtres. La dynamique paraît déjà redondante alors que l’on nous apprend qu’il en reste encore une vingtaine à venir. Les deux scénaristes semblent tout de même conscients de la routine qu’ils ont eux-mêmes installés et l’évitent en emmenant leurs adolescents tuer massivement les pensionnaires d’un centre gériatrique.
A peine commence-t-on à se demander si cette fausse bonne idée est le fruit d’un humour noir ou d’une simple fainéantise qu’une troisième voie se créé quand la mise en scène déroute brutalement vers un ton plus burlesque avec deux passages de romance outranciers, un premier musical, puis un second animé. Deux scènes résolument kitsch en parfait décalage avec le reste, confirmant le manque de cohésion du film. L’effet de surprise que génèrent tout de même ces deux digressions formelles, on ne la retrouvera pas dans la conclusion du film, qui à l’inverse se révèle trop convenu pour un film prétendument trash.
La promesse faite par le générique d’ouverture, qui semble être d’interroger sur le caractère ultra violent de l’imagerie vidéoludique –une thématique qui aurait pu faire sens il y a une vingtaine d’années–, est elle aussi balayée par la conception même de ce jeu mortel. Il ne reste donc que peu de chose à défendre dans ce film qui aurait mérité de garder son format initial, ses gags étant conçus pour marcher au sein d’épisodes ne dépassant pas les dix minutes. Mauvaise idée.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.