Le 16 octobre 2019
Un groupe de jeunes danseurs et danseuses dans la Géorgie d’aujourd’hui, dans un film original et attachant à découvrir à l’approche de l’hiver.
- Réalisateur : Levan Akin
- Acteurs : Bachi Valishvili , Tamar Bukhnikashvili, Levan Gelbakhiani
- Genre : Comédie dramatique, LGBTQIA+
- Nationalité : Français, Suédois
- Distributeur : ARP Sélection
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 18 juillet 2022 22:40
- Chaîne : Arte
- Titre original : And then we danced
- Date de sortie : 6 novembre 2019
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Résumé : Merab s’entraîne depuis son plus jeune âge dans le cadre de l’Ensemble National Géorgien avec sa partenaire de danse, Mary. Son monde est brusquement bouleversé lorsque le charismatique Irakli arrive et devient son plus fort rival et son plus grand désir.
Critique : Le cinéaste suédois, Levan Akin, a situé son film dans son pays d’origine, la Géorgie. Son héros, un jeune danseur prometteur, est prisonnier d’une société figée et traditionaliste : dans son Ensemble National, qui est la troupe nationale de danseurs, on ne travaille que des danses folklorique ; sa mère seule, qui a une vie amoureuse libérée, est très mal vue par son entourage ; et enfin, et peut-être surtout, on ne peut quitter sa famille que pour se marier religieusement dans un pays où l’homosexualité est proscrite. Dans cette société austère, froide, à l’image que nous avons de cette nation qui borde la Russie, les jeunes se font des soirées de beuverie et s’encanaillent dans des boîtes pas toujours légales. Cet univers replié sur soi laissera t-il une chance à Merab, tant pour sa carrière de danseur où les places sont chères, que sur le plan affectif et amoureux ? Rien n’est moins sûr.
- Copyright Anka Gujabidze
C’est tout l’enjeu de ce premier film à sortir en France de Levan Akin qui a tenu à tourner en Géorgie. Et puis nous danserons constitue une prouesse cinématographique au regard d’un sujet assez périlleux dans la communauté géorgienne. Le long-métrage brille par son énergie, sa lumière et surtout offre un espoir certain en faveur d’une évolution positive de la société. Les comédiens principaux, qui sont également des danseurs, portent ce récit avec justesse et emportent la sympathie du spectateur.
- Copyright Anka Gujabidze
En réalité, le véritable sujet de ce film est ailleurs de ce qu’il donne à voir au premier abord. Le héros qui aime sincèrement Mary, tombe sous le charme d’Irakli, le petit nouveau dans le groupe de danses folkloriques. La passion est évidemment refrénée au début, car la méfiance s’installe entre les deux protagonistes. Et si tout cela était un piège, l’homosexualité étant interdite dans ce pays, et qui plus est, vomie par toute une partie bien-pensante de la société. Heureusement, l’habitude de travailler ensemble et quelques signes tangibles lèveront, entre eux nos deux héros, tous les tabous. Et paradoxe de la pudibonderie ambiante, le jeune Merab pourra multiplier les relations homosexuelles, cachées bien évidemment, alors qu’avec son amie Mary, qu’il connaît depuis des années et auquel il n’est pas insensible, les relations sexuelles sont proscrites avant le mariage.
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La mise en scène de Levan Akin est à l’image de son héros principal. La tristesse alterne avec la gaieté, le labeur des scènes de danse suit des scènes touchantes et tendres dans l’enclos familial. Le réalisateur joue avec toute la panoplie possible des sentiments, des rires aux larmes, dans une romance tendre et attachante. Une empathie et une tendresse véritable se dégagent de tous les personnages comme le rôle de Mary, la petite amie éconduite, qui est traité avec une justesse et une myriade de petits signes d’une véritable délicatesse. Bref, "Et puis nous danserons" est une bonne surprise dans les sorties de ce début d’hiver 2019.
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