Est-ce qu’on pourrait pas parler d’autre chose ? - La chronique BD

Elizabeth et George ont mené ensemble toutes les guerres de la vie, mais pour aller au bout de la dernière ils auront besoin de l’aide de leur fille unique, Roz. Prise, d’abord, par le devoir filial d’assistance, elle s’initie dans leur quotidien et doit se confronter à leur maladie et à leur contradiction. Eprise, ensuite, par la volonté de leur rendre la vie meilleure, Roz se bat pour les accompagner au mieux. L’auteure nous raconte, sans ambages, la fin de vie de ses parents. Elle y évoque son impuissance, ses angoisses, sa culpabilité et ses ressentiments.

Pour éviter les lourdeurs dont sont menacées tant de livres sur le sujet, Roz Chast ponctue la narration d’humour. On pourrait penser à Romain Gary qui écrivait que l’humour était une façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer le réel au moment même ou il va vous tomber dessus. L’humour permet ainsi de dédramatiser et de relativiser une situation difficile en permettant de mieux l’affronter. Il est aussi utilisé comme une discipline, une politesse, que l’on s’efforce d’avoir pour soi ou pour les autres.

Le dessin est minimaliste mais expressif. Il sert parfaitement le style de ce roman graphique à l’allure de journal intime.

Cette autobiographie panse l’une des blessures de la vie pour laquelle on n’obtient jamais réparation : celle de la mort de ses parents.