Plus belle la dolce vita
Le 28 décembre 2010
On s’était donné rendez-vous dans dix ans... Muccino retrouve ses personnages larmoyants et leurs adultères sous le soleil du ciel romain. Un mélo longuet, qui délaisse les enjeux de son scénario pour une émotion facilement acquise.
- Réalisateur : Gabriele Muccino
- Acteurs : Valeria Bruni Tedeschi, Stefano Accorsi, Vittoria Puccini
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Italien
- Date de sortie : 29 décembre 2010
- Plus d'informations : Le site du distributeur
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– Durée : 2h20min
– Titre original : Baciami ancora
On s’était donné rendez-vous dans dix ans... Muccino retrouve ses personnages larmoyants et leurs adultères sous le soleil du ciel romain. Un mélo longuet, qui délaisse les enjeux de son scénario pour une émotion facilement acquise.
L’argument : Carlo, est séparé de sa femme Giulia qui a la garde de leur fille de dix ans, Sveva. Il vit avec Ginevra, une jeune femme beaucoup plus jeune que lui, tandis que Giula vit avec Simone, un acteur à la petite semaine.
Paolo, Alberto et Adriano, partis pour un tour du
monde, ont été arrêtés dans leur élan par le tsunami.
Paolo et Alberto sont rentrés, mais Adriano s’est fait
arrêter pour trafic de drogues et a fait trois ans de
prison en Thaïlande. Paolo a repris le magasin d’objets religieux de son père. Il sort avec Livia, l’ex d’Adriano, qui a élevé seul leur fils, Tommaso, 11 ans maintenant.
Livia refuse de dire à Tommaso les liens qu’elle partage avec Paolo.
Le couple de Marco et Veronica bat de l’aile : ils n’ont jamais réussi à avoir d’enfants, et maintenant, le désir a disparu.
Lorsqu’Adriano rentre de Thaïlande, les amis vont se retrouver, et le temps du bilan est arrivé, 10 ans plus tard.
Notre avis : C’est une recette de grand-mère, transmise par des générations de créateurs, d’Alexandre Dumas à Coline Serreau : il est bon de conserver ses personnages dans des bocaux étanches, pour les voir évoluer dans la longue durée et observer ce qu’ils sont devenus, « X années plus tard ». Les mousquetaires que Gabriele Muccino reprend, dix ans après Juste un baiser, ont quant à eux tout juste eu le temps de mûrir leur passage à la quarantaine ; ils répondent tous présents, mais les contradictions et les problèmes qu’ils portent sont toujours intacts. C’est le principe de la série en art : retenir juste assez pour maintenir l’esprit d’ensemble, tout en apportant des nouveautés pour « rafraîchir » l’univers narratif. Le défi du film consiste dès lors à élaborer un numéro de voltige entre les trajectoires des personnages, sans prendre le risque de laisser de côté trop longtemps l’un de ces fils narratifs au profit d’un autre. La difficulté est assez bien domptée par un scénario doté d’une qualité d’écriture incontestable - on apprécie en particulier les dialogues et le ton de certaines séquences - et de tournants rigoureusement mesurés. Toutefois, des écueils plus ou moins inévitables se font rapidement jour : à vouloir maîtriser une galerie trop importante de portraits, le film s’étend en longueur(s), déroulant laborieusement et jusqu’à son point d’aboutissement le tapis narratif de chaque personnage. A cours d’idées, l’intrigue finit par s’enfoncer dans des lieux communs, que les quelques passages réellement émouvants ne suffisent pas à contre-balancer. On est pourtant disposé, de prime abord, à jouer le jeu du mélodrame, que Muccino décline sous toutes ses formes, de l’intime drame conjugal aux grandes effusions sentimentales ; mais le rythme s’essouffle inlassablement, et les scènes potentiellement touchantes s’avèrent souvent grandiloquentes (panoplie de grossesses non désirées, crises de foi dans une église de campagne...).
- © Mars Distribution
Au beau milieu d’une partition tire-larmes, on reste donc curieusement détaché vis-à-vis de personnages qui, à force de vieillir, ont pris de mauvaises habitudes. Ils semblent évoluer hors du temps et de l’espace, et cette « bulle » dans laquelle le film les place ne fait que renforcer le sentiment qu’il leur manque, au fond, un véritable enjeu. Dénuée d’arrière-fond, l’ambition de Muccino de brosser une peinture morale et psychologique vire presque au propos moralisateur, même lorsque l’on passe outre le cliché d’une Italie friquée, tradi et machiste qui affleure entre les lignes d’Encore un baiser ; le film lorgne davantage du côté de la saga estivale que vers le mélodrame classique. On ne vibre ainsi que partiellement, au rythme d’une distribution inégale : les seconds rôles de cette sérénade chorale (Valeria Bruni-Tedeschi, Adriano Giannini...) se révèlent souvent les fortes têtes d’un casting de quadras trop beaux et trop lisses pour être profondément crédibles. De son aventure américaine, on regrette un peu que Gabriele Muccino n’ait retenu qu’un surcroît de pathos pour accompagner cet ultime baiser ; mais comme le dit la chanson, « a kiss is just a kiss »...
La bande-annonce : ICI
- © Mars Distribution
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