El tren fantasma - La critique

L’argument : L’histoire du jeune ingénieur Mariel, confronté à une dangereuse bande d’attaquants de trains s’étant emparés de la belle Elena, fille du chef de gare d’Orizaba.

Notre avis : Pionnier du cinéma mexicain, Gabriel García Moreno fut scénariste, cameraman, inventeur, fondateur de studio, mais aussi réalisateur de films populaires de qualité, à l’instar de cette bande restaurée par la Filmothèque de Mexico. Mélangeant avec habilité les genres (film d’aventures ferroviaires, polar, drame romanesque, voire comédie burlesque), El tren fantasma n’a rien à envier aux serials tournés à Hollywood à l’époque du muet et aux réussites de Mack Sennett voire Harold Lloyd, comme l’atteste la bagarre finale sur le toit du train. Une séquence de corrida rappelle le poids de ce rituel dans la culture hispanique et annonce les séquences émotionnelles d’Arènes sanglantes de Rouben Mamoulian, hit international des années 40. On se réjouira rétrospectivement de certaines audaces dans le croquis de personnages, à l’instar de cet enfant délinquant amateur de cigarillos, une option impensable dans le conformisme du cinéma contemporain. Quelques bobines ont été perdues mais des photos surtitrées sont disponibles en projection. On ne peut que louer l’initiative du cinéma parisien Le Balzac qui a intégré El tren fantasma dans sa programmation de grands films du répertoire muet en ciné-concert. La prestation inspirée de Jean-Baptiste Doulcet, jeune pianiste talentueux, a fortement contribué à la réussite du spectacle.