Songe cotonneux
Le 1er août 2007
Une chronique adolescente sur des poupées brisées confrontées au désir qui consume du dedans. Plutôt fascinant.
- Réalisateur : Jason Matzer
- Acteurs : Justin Long, Agnes Bruckner
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 1er août 2007
L'a vu
Veut le voir
– Durée : 1h32mn
Une chronique adolescente sur des poupées brisées confrontées au désir qui consume du dedans. Plutôt fascinant.
L’argument : A Dreamland, communauté retirée du désert du Nouveau-Mexique, le temps s’écoule lentement. Audrey, adolescente de 18 ans, partage son temps entre son père souffrant d’agoraphobie, et sa meilleure amie Calista qui rêve de devenir Miss Amérique. L’été voit ce monde bouleversé avec l’arrivée de nouveaux voisins et de leur fils Mookie. Les tensions, pulsions et passions jadis latentes ne vont pas tarder à éclater plaçant Audrey au cœur de la tempête. Elle va bientôt se retrouver confrontée à une réalité qui la fuyait jusqu’alors.
Notre avis : Le film sur l’adolescence, quasiment un genre en soi, donne régulièrement lieu à des bluettes insignifiantes à base de roucoulades sentimentales et de clichés laborieux. Un peu moins régulièrement, des cinéastes plus ambitieux (ou plus malins) n’utilisent la toile de fond ado que pour en dévoiler l’envers du décor avec son cortège de dépressions identitaires et d’affects torturés. Dreamland, doux poème écrit et récité par des poupées brisées, s’inscrit dans cette seconde veine et à la manière de l’impeccable Virgin suicides, de Sofia Coppola, dépeint une micro-société gangrenée par l’obsession de la mort et de l’autodestruction.
Restons calmes : ce premier film, redevable à un jeune cinéaste toqué de Gus Van Sant, n’atteint pas le niveau du précipité de demoiselle Coppola. Il n’en demeure pas moins tout à fait étonnant. Prenant le pouls de Dreamland, communauté retirée du désert du Nouveau-Mexique où s’échouent des mobile homes et des âmes meurtries, le jeune Jason Matzer enchâsse les flottements troubles et multiplie les fragments distendus, histoire de refléter l’ennui qui astreint et la confusion intérieure qui afflige des jeunes filles en total dénuement comme l’héroïne ou malades (de sclérose en plaques) comme sa copine. Cette confusion n’est pas celle du cinéaste qui fait preuve d’une empathie sincère et d’une sensibilité lucide permettant d’échapper à la complaisance glauque. Résultat : un film moins gnangnan que prévu sur les amours ingrates, qui regarde les douleurs adolescentes dans le blanc des yeux tristes. Ce n’est pas rien.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.