Dans la peau de Silvio Berlusconi
Le 12 juin 2023
Draquila assume sa subjectivité et évite toute langue de bois, appelant un chat un chat et ne se souciant pas des pressions diplomatiques et politiques.
- Réalisateur : Sabina Guzzanti
- Genre : Documentaire, Politique
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Bellissima Films
- Durée : 1h30mn
- Titre original : Draquila - L'Italia che trema
- Date de sortie : 3 novembre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
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Résumé : Pourquoi les Italiens votent-ils pour Berlusconi ? La virulence de la propagande, l’impuissance des citoyens, un système économique précaire, des jeux de pouvoir illégaux... ou encore une catastrophe naturelle. Autant de facteurs qui, combinés, peuvent expliquer comment la jeune démocratie italienne a été assujettie. Une enquête sous les décombres du tremblement de terre de l’Aquila du 6 avril 2009...
Critique : Portrait au vitriol du système corrompu mis en place par le pire président du Conseil de l’Histoire italienne, Draquila est un peu le Fahrenheit 9/11 de Sabina Guzzanti, en plus incisif et documenté que son modèle. La manière dont Guzzanti structure son pamphlet est exemplaire : alternance de reportage direct, de témoignages de citoyens et de gens du peuple, recours à des animations humoristiques pour transcrire statistiques et informations diverses. Avec ce zeste d’humour emprunté au grand frère américain Michael Moore, la cinéaste excelle à montrer la manipulation exercée par le pouvoir : comment Berlusconi a réussi à faire croire qu’il avait relogé toutes les victimes du séisme, alors que seule une minorité des sinistrés a été prise en charge ; comment il a fait de la Protection civile un instrument de pouvoir totalitaire, créant l’amalgame entre événement « urgent » et « important » ; comment l’absence de débat démocratique a pu être imposée alors même que la démocratie italienne est une réalité somme toute récente... Plus que Le Caïman de Nanni Moretti, pourtant très mordant, Draquila assume sa subjectivité et évite toute langue de bois, appelant un chat un chat et ne se souciant pas des pressions diplomatiques et politiques. L’absurdité du discours du ministre de la Culture italienne, annonçant son boycott du Festival de Cannes 2010, ne fait que conforter les propos de la réalisatrice, et fait d’ailleurs écho aux états d’âme pitoyables du député Lionnel Luca à la suite de la sélection de Hors-la-loi de Rachid Bouchareb : tant que l’intolérance et l’obscurantisme de nos politiciens pollueront la scène médiatique, les artistes auront notre soutien inconditionnel.
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