Dracula - La chronique BD

Avec Dracula, Georges Bess s’attaque à un mythe de la littérature mondiale qui a déjà connu maintes adaptations sur tous types de supports. Le vampire est aujourd’hui mondialement célèbre, comme l’a récemment rappelée l’exposition consacrée à cette figure à la Cinémathèque de Paris. Loin de n’être qu’un énième ressassement sur le vampire, Georges Bess fait le pari de la fidélité à l’œuvre originale de Bram Stoker. Le dessinateur offre ainsi une nouvelle porte d’entrée pour découvrir l’univers gothique de Dracula.

Georges Bess / Glénat

Le Dracula de Georges Bess séduit en premier lieu par son exceptionnelle beauté graphique. Le noir et blanc confère une atmosphère gothique et inquiétante qui colle parfaitement à l’univers de l’œuvre. L’artiste a effectué un travail minutieux pour représenter le château sordide du vampire, les paysages inquiétants de la Transylvanie et les bas-fonds du Londres victorien. Georges Bess excelle également dans la représentation de l’horreur. Il offre au fil de l’œuvre plusieurs représentation du vampire, tantôt figuré sous les traits d’un homme âgé, tantôt sous celui de la bête, tantôt sous la figure du Nosferatu dans la partie se déroulant à Londres. La représentation de Dracula s’inspire notamment du Nosferatu de Murnau.

L’autre tour de force du Dracula de Bess réside dans le rythme conféré au récit. Face au danger de proposer une bande dessinée trop bavarde – comme c’est souvent le cas des adaptations de récits littéraires –, Bess fait le choix de laisser parler ses images. Les cases insérées dans les grandes planches offrent un rythme à la lecture. Certaines planches séduisent par l’utilisation de planches très cinématographiques.

Georges Bess / Glénat

Nommé à Angoulême dans la catégorie du meilleur album, le Dracula de Georges Bess s’avère une excellente adaptation du roman de Bram Stoker. L’album impressionne par sa beauté graphique qui retranscrit fidèlement l’atmosphère gothique de l’œuvre originale.