Donald’s Happiest Adventures – La Chronique BD

Donald’s Happiest Adventures reprend les mêmes ingrédients que son prédécesseur, avec davantage de réussite : là où les aventures de Mickey étaient d’abord une succession d’épisodes effrénés et tordants, celles de Donald posent avec finesse des questions de fond comme le rapport entre l’argent et le bonheur ou la question du bonheur dans une dictature (la caricaturale Brutopie n’étant pas sans rappeler la Corée du Nord). Une mention spéciale au professeur Donald Dingue, subtile caricature du savant. Les dessins de Keramidas sont toujours aussi réjouissants, avec des couleurs vives et des personnages expressifs. Les protagonistes entraînent gaiement le lecteur aux quatre coins de la planète dans un récit qui se lit d’une traite. Le récit s’achève avec une planche qui fait office de morale. Sur le plan formel, l’album joue sur le même aspect « vieux papier » que le précédent opus, avec le même type d’introduction. Le lecteur adhère d’autant plus vite que les détails sont soignés : il n’y a qu’à voir le travail effectué par Keramidas sur les entêtes tous différents qui miment les fascicules.

© Trondheim/Keramidas - Glénat

Donald’s Happiest Adventures fait toute la place à l’humour subtil de Trondheim. Les deux auteurs semblent prendre beaucoup de plaisir à revisiter à leur sauce l’univers de Disney. Ils exploitent en la détournant la nostalgie du lecteur pour offrir un récit énergique, drôle, et parfois profond.