Divin enfant - la critique

Une comédie excessive qui prend le spectateur pour une oie et le gave de farce à n’en plus pouvoir.

L’argument : Une grande maison au milieu des vignes. Un réveillon de Noël dans une famille très recomposée se transforme en cauchemar absolu lorsque la maîtresse de maison annonce à son nouveau mari qu’elle est enceinte. Elle ignore qu’il ne peut pas avoir d’enfant…

Notre avis : Relecture franchouillarde du film suédois In bed with Santa, Divin enfant dresse la table pour un dîner de cons où le spectateur est lui-même perçu comme le clou du spectacle. Jouez hautbois ! Résonnez musettes ! Qu’il nous soit néanmoins permis de ne pas chanter l’avènement du dernier rejeton d’Olivier Doran. A la décharge du cinéaste, il convient néanmoins de noter que l’humour du terroir est un produit français qui nécessite une sensibilité acquise et partisane. Sans cette dernière, toute comédie de boulevard usant et abusant du comique de répétition, de farces épaisses et autres pantalonnades ne peut qu’être discernée comme un entassement de bouffonneries frustes. Après Pur week-end et Le coach, le réalisateur français nous invite cette fois-ci à un dîner gargantuesque de galéjades et autres mets de son propre cru.

Etrangement programmé en janvier sur nos écrans, Divin enfant rallie autour d’une traditionnelle réunion de famille tous les adjacents d’un ménage recomposé. Sarah -qu’incarne la ravissante Emilie Dequenne- a eu des enfants de trois hommes différents. Elle les convoque, ainsi que leurs nouvelles femmes, le soir de Noël afin qu’ils profitent d’une soirée de réveillon idéale avec leur descendance. Ce charmant programme est mis à mal par l’annonce de la grossesse de Sarah à son conjoint. Médecin, ce dernier a en effet subit une vasectomie. Perdant progressivement la tête et tout sens de mesure, il va s’échiner à démasquer l’amant de sa femme d’entre les convives.

Sur le schéma éculé d’une situation idyllique tournant au vinaigre, Divin enfant orchestre une valse de séquences prétendument drolatiques d’une fadeur sans égale. Sans tenir compte un seul instant de la soupape de sécurité qu’est le bon goût, le long-métrage fait bouillir un concentré d’humour gentiment chauvin dans un concert de piaillements hystériques. Seul le comédien Sami Bouajila parvient à nous extorquer un vague sourire suite à une bataille acharnée grâce à son jeu naïf et sincère. Rarement l’enjeu d’un film -mais qui est donc le père de l’enfant ?-nous aura autant laissé de marbre. Heureusement, l’époque des fêtes est déjà révolue...