Divertimento - Keyvan Sheikhalishahi - critique

Critique : En deux courts-métrages, le jeune réalisateur Keyvan Sheikhalishah s’est distingué par son sens de l’atmosphère et une bonne assimilation de quelques influences cinématographiques, dont celle d’Alfred Hitchcock. Divertimento prolonge la veine thriller amorcée par Vesper et Nox. Le metteur en scène confirme son art du cadrage et du montage, ainsi qu’un usage savant des jeux d’ombre et de lumière. Plusieurs influences cinématographiques sont disséminées sous forme d’indices, comme si la matière même du film faisait écho à son contenu ludique, qui s’incarne dans une constante intertextualité. L’esthétisme chic de la publicité y côtoie l’opacité mystérieuse du dernier long métrage de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut ; les fausses pistes évoquent The Game de David Fincher. L’élégance toute britannique du protagoniste l’assimile à James Bond, des situations artificiellement anxiogènes n’en menacent jamais l’impeccable apparence.
En dépit de ses qualités visuelles, Divertimento nous laisse à distance de son histoire : la faute à des personnages trop stéréotypés et à un scénario qui, longtemps rivé à son enchaînement de surprises, se conclut d’une manière prévisible. Le pathos dissipe le mystère, la montagne accouche d’une souris. Dommage.