Le 27 septembre 2020
D’une grande médiocrité artistique, Diversion est un énième film d’escroquerie, que ne sauve même pas son couple de stars.


- Réalisateur : John Requa
- Acteurs : Will Smith, Rodrigo Santoro, B.D. Wong, Robert Taylor (2), Margot Robbie, Adrian Martinez, Gerald McRaney
- Genre : Comédie, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller, Romance, Nanar, Comédie policière
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 6 novembre 2023 21:05
- Chaîne : TF1 Série Films
- Titre original : Focus
- Date de sortie : 25 mars 2015

L'a vu
Veut le voir
Résumé : La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.
Critique : Le film d’escroquerie, en soi une tradition hollywoodienne, a généré des réussites indéniables comme L’arnaque de George Roy Hill ou le mémorable Ocean’s Eleven de Steven Sodebergh, pour ne citer qu’eux. Mais à la longue, le filon s’est usé, a finalement engendré des bouillies invraisemblables, exemplairement le long métrage Insaisissables, le thriller de Louis Leterrier, sorti en 2013.
Capitalisant sur sa star Will Smith, sacrément en perte de vitesse, depuis l’échec artistique et commercial du film After Earth, le nanar spatial de Shyamalan, sans parler du mélodrame Sept vies, Diversion fait partie de ces comédies d’action indigentes produites de manière industrielle, avec un script qui recycle tous les stéréotypes du genre. Le couple d’arnaqueurs que forment Smith et Margot Robbie (beaucoup moins à son aise que dans le film de Scorsese, Le loup de Wall Street), semble programmé pour finir dans les pages d’un magazine glamour : elle joue le rôle d’une poupée Barbie sans âme, joli sourire accroché aux lèvres, avec des poses particulièrement affectées : bref, elle n’est qu’une comédienne réduite à sa plastique. Lui tente de relancer la machine Will Smith, mais nous convainc plutôt de la réalité d’une panne artistique.
Les twists que l’on attend, exploitant les habituelles trahisons, duperies et révélations, ne lésinent pas sur les incohérences ou les facilités scénaristiques, en particulier la fin de l’histoire, où le vrai méchant répond aux abonnés absents. Mais, dès le début, on attend vainement un événement qui extirpe l’histoire d’une torpeur indéniable, tout comme l’on espère, naïvement, que les dialogues abandonnent pour quelques répliques leur affligeante médiocrité, surtout lorsqu’ils s’avisent d’être drôles. Peine perdue : ce film sans âme, englué dans une sentimentalité de carnaval, est un sirop aussi épais que son thème principal, une muzak composée par Nick Urata, l’un des membres du groupe DeVotchKa.