Disparition du réalisateur Nobuhiko Ōbayashi

News : C’est toute une époque qui vient de disparaître avec Nobuhiko Ōbayashi. Une époque, d’abord, où un même artiste pouvait être à la fois scénariste, réalisateur, monteur, compositeur, responsable des effets spéciaux et même acteur de ses films, car le cinéma était certes déjà une industrie, mais pouvait encore être un artisanat. Une époque, ensuite, comme en témoigne son premier véritable long-métrage, aujourd’hui devenu culte, le psychédélique House (ハウス) (1977), où de grands studios comme la Toho prenaient encore le risque de produire des films expérimentaux. Une époque, enfin, où l’on pouvait être le plus avant-gardiste des réalisateurs japonais et réaliser des films publicitaires, toujours un brin surréaliste, avec des stars internationales comme Sophia Loren, Catherine Deneuve, Kirk Douglas, ou encore Charles Bronson.
Mais sa disparition est d’autant plus violente qu’Ōbayashi était resté, dans tous les esprits, le cinéaste de la jeunesse : depuis la trilogie qu’il avait consacrée, au début des années 80, à des adolescentes confrontées, dans le décor de sa ville natale d’Onomichi, à des événements surnaturels, jusqu’à ses deux dernières productions en date, Hanagatami (2017) et Labyrinth of Cinema (2019), il n’avait jamais cessé de la filmer, tant et si bien que nous ne l’avions pas vu vieillir. Mais, même si Nobuhiko Ōbayashi nous a quittés hier, emporté par une longue maladie, son œuvre n’en restera pas moins éternellement vivante.