Destination finale - James Wong - critique

Critique : "Et si la Mort nous programme sur son grand ordinateur", chantait le poète du Top 50, il y a bien des années. Destination Finale prend au mot cette supposition et construit la trame d’une franchise, déclinable en autant de possibilités qu’il existe de causes mortifères, le but étant d’échapper à une allégorie sans corps. La Mort œuvre dans l’ombre, comme une présence invisible, qui s’en prend d’abord aux passagers d’un avion. Seule l’intuition d’Alex permet à quelques-uns qui le suivent d’échapper à ce qu’on appelle un destin. Les premières minutes distillent un suspens particulièrement efficace. Mais un spectateur nanti d’une petite culture musicale, aura compris, comme le protagoniste, ce que signifie la diffusion d’un morceau de John Denver dans les toilettes d’un aéroport.
Il était difficile, après cette séquence initiale aussi spectaculaire, de maintenir l’intérêt, mais le film y parvient habilement, à partir de deux questions : à qui le tour ? Dans quelles circonstances ? Si cette configuration oblige James Wong à privilégier le surnaturel, en caricaturant la loi de Murphy, le résultat est visuellement réjouissant, comme si nous regardions une version teenager des Dix Petits Nègres. D’autant que la focale se déplaçant particulièrement vers Alex, l’histoire en fait à la fois l’enquêteur d’un phénomène improbable, puis un résistant acharné, qui devient lui-même une figure allégorique, bien qu’elle ne soit pas non plus dramatisée à outrance - il s’agit d’un pur divertissement, pas d’une tragédie -. Son univers rétréci aux dimensions d’un camp retranché, le héros anticipe toutes les attaques d’une Faucheuse lancée à ses trousses.
Après le succès du premier long métrage, on exploita le concept dans des suites assez uniformes, mais toujours divertissantes.