Le 7 décembre 2023
En Grèce en 1941, un jeune lieutenant est chargé de convoyer plusieurs femmes vers l’Albanie. Ce drame de guerre sombre et sans concession signé Valerio Zurlini est à (re)découvrir.


- Réalisateur : Valerio Zurlini
- Acteurs : Anna Karina, Lea Massari, Tomás Milián, Mario Adorf, Marie Laforêt, Valeria Moriconi, Aleksandar Gabric
- Genre : Drame, Film de guerre, Road movie, Noir et blanc
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Les Films du Camélia , Inter France Distribution
- Durée : 2h00mn
- Reprise: 20 juillet 2022
- Titre original : Le soldatesse
- Date de sortie : 31 août 1966

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Grèce 1941 : le lieutenant italien Gaetano Martino (Tomás Milián), de l’armée d’occupation, est chargé de convoyer en direction de l’Albanie un groupe de douze femmes, considérées comme des prostituées, dans le but de remonter le moral des troupes.
Critique : Accompagné de Castagnoli (Mario Adorf), un sous-officier bon vivant, le lieutenant, un peu raide, va devoir traverser, dans un camion de piteux état, une zone dangereuse avec des femmes perdues dont le point commun est d’abord le dénuement qui les a conduit à la prostitution. Parmi elles, quatre personnalités vont notamment se distinguer : Toula (Lea Massari), digne et désabusée ; Elenitza (Anna Karina), volubile et faussement enjouée ; et son amie Eftikia (Marie Laforêt), tout au contraire mutique et mue d’une colère rentrée ; ou encore Ebe (Valeria Moriconi) qui cache son désarroi derrière une gouaille de faubourg. Lors d’une halte, Martino va être obligé de prendre en charge Alessi (Aleksandar Gabric), un fasciste des "chemises noires", péremptoire et libidineux, tout heureux de se retrouver au milieu de toutes ces femmes. Le groupe va vivre un périple compliqué, sorte de road movie de guerre, où chaque étape va amener son lot d’événements dramatiques, de confrontation avec d’autres soldats pressés de "récupérer" l’une des jeunes femmes. Au fur et à mesure du voyage, tous vont apprendre à se connaître et le lieutenant, d’abord très distant, va se rapprocher peu à peu de la belle et mystérieuse Efkiria. Le récit, réaliste et dur, dégage une noirceur permanente qui laisse peu de place au moindre espoir. La belle distribution participe largement à la qualité de ce film étonnant, mélancolique et grave, qui jette un regard sans concession sur les ravages dus à une période de guerre. Un des films les moins connus de la courte filmographie de Valerio Zurlini. À (re) découvrir !