Der Samurai - la critique du film et test DVD

Un samouraï travesti terrorise les gangs de bikers et les habitants rétrogrades d’une petite ville de l’ex Allemagne de l’est. On croirait les bons ingrédients d’une série B mais, pour son premier film, Till Kleinert propose une œuvre envoûtante, bien plus complexe qu’il n’y paraît. Entre métaphore sur le refoulement sexuel, défouloir anarchiste et conte de fée moderne, Der Samurai invoque le romantisme noir germanique et le renouvelle à grand renfort d’esthétisme pop.

L’argument : Traquant un loup qui sème la terreur dans la région, Jakob, jeune flic timide, croise la route d’un travesti charismatique ivre de vengeance qui, armé d’un katana japonais, cultive un goût prononcé pour la décapitation. Troublé, Jakob cherche alors autant à l’arrêter qu’à l’accompagner dans son odyssée meurtrière…

Notre avis : La critique du film

Le DVD

Les suppléments

Autant le court métrage Kokon (2009, 7 mins) et son fétichisme capillaire n’a pas grand intérêt, autant le film Cowboy (2008, 35 min) est juste passionnant car l’on y retrouve toutes les bases de ce que sera Der Samurai. Le court métrage est tellement réussi qu’il en rivaliserait presque avec le long. Pit Bukowski, tout juste sorti de l’adolescence, y joue un fermier étrange et hautement sexualisé. Un agent immobilier en repérage de terrains sur lesquels investir tombe sous son emprise et ne peut réprimer ses désirs. Mais le jeune homme n’est pas seul, et les champs alentours cachent une population primitive et inquiétante. L’ambiance est hypnotique, les décors naturels superbes, mais le paysage n’en dégage pas moins une menace glaçante de conte horrifique. Dans sa construction, son rapport à la musique ou sa peinture de la relation entre les deux personnages masculins, Cowboy apparaît comme un double nécessaire à Der Samurai. Il est donc fort bien senti de l’avoir ajouté à cette édition, deuxième titre de la collection Blaq Market. En plus de cela, un entretien avec Till Kleinert a été ajouté. Il y revient sur sa vision du cinéma fantastique, l’influence des contes germaniques, de la BD, du manga ou du cinéma de Takashi Miike. Il est dommage que l’interview soit si courte (tout juste 6 minutes) car on sent que le réalisateur a beaucoup de choses à dire. Au final, c’est surtout pour le très peu vu Cowboy que l’édition se révèle très intéressante.

Image & Son

Il faut néanmoins préciser que sur certains DVDs (dont le nôtre), il y a eu une erreur de fabrication : les sous-titres de Cowboy ne sont pas les bons, ce qui peut rendre la compréhension difficile pour les non germanophiles, bien que le film ne soit pas très bavard. Le décalage peut d’ailleurs se révéler comique car il s’agit des dialogues d’un film de guerre ! Bien sûr, Blaq Out mettra des DVDs corrigés à la disposition de ceux qui en feront la demande. N’hésitez donc pas à les contacter. La qualité de la copie de Der Samurai est, quant à elle, irréprochable que ce soit au niveau de l’image en format 1.78 et du son. Le film n’est disponible qu’en version sous-titrée. Autre petit bémol, le son de l’entretien est bien plus fort que celui des films présents sur le DVD, donc gardez votre télécommande pas loin. De plus, les petits bruitages ont une grande importance dans le cinéma de Kleinert donc on est tenté de mettre le son assez fort, pour vivre le contraste saisissant entre les explosions de violence et les passages plus atmosphériques.