Density T.1 - La chronique BD

En vacances à Las Vegas avec son frère geek et ses copines, Chloé ne sait pas que sa vie va prendre un tournant pour le moins inattendu. Les fameuses soucoupes volantes dont son frère est spécialiste vont atterrir pour lui confier (par erreur) des pouvoirs hors du commun, dont celui de modifier sa densité corporelle. Le tout dans le but de sauver la Terre, rien de moins. C’est dans une ambiance très détendue que Trondheim, Walter, Vince et Stan se sont associés pour créer en petit format une nouvelle héroïne, qui joue avec les stéréotypes du genre comic comme on associe des ingrédients basiques, vus et revus pour en faire une super pizza. En prenant le ton d’un Paul de Simon Pegg et Nick Frost, voire American Dad de Seth Mc Farlane, en y ajoutant des pouvoirs qui oscillent entre John Difool et les X-Men, on a un combo qui démarre de manière très relax. Pas de combats épiques, ni de rencontres folles ou de scènes tragiques, mais plutôt la découverte pas à pas des pouvoirs et une petit révolution du quotidien. Le fait de se passer dans le désert du Nevada offre forcément les clichés de l’Amérique, car on le rappelle, selon les standards du genre, c’est toujours là qu’atterrissent les OVNI... L’héroïne n’est pas vraiment enchantée, ni par ses pouvoirs, ni par son destin, auxquels elle met d’ailleurs bien du temps à croire. Il faudra attendre le tome 2 pour savoir si la série va s’emballer ou continuer sur ce ton décontracté, particulièrement plaisant.

© Delcourt

Côté graphique, comment ne pas évoquer que Boulet est présent en trait et en couleurs dans la peau du frère geek, qui s’appelle tout simplement... Gilles. Cette parenthèse étant dite, on peut se concentrer sur la patte des dessinateurs, où il est difficile de trancher entre des personnages qui donnent un rendu très franco-belge contemporain, mais dans un décor et des actions qui ne jurent que par l’ambiance comic. Peut-être est-ce le format qui force à cette lecture hybride, qui se révèle non seulement originale, mais aussi et surtout agréable. Pour rappel, l’unique extraterrestre est assez comique, dans son aspect monstrueux qui fait contraste avec ses manières courtoises, tout comme sa volonté d’aider tout un peuple qui est cassée par sa justification.

© Delcourt

Une association d’auteurs qui souhaitent renouveler le genre, forcément cela donne quelque chose qui ne se prend pas au sérieux, mais qui dispose de sérieux arguments pour vous prendre. Density démarre en tout cas comme une série sans gravité, mais qui annonce une histoire bien dense.