Demain est à nous - la critique du film

Notre avis : Depuis plus de trente ans, Gilles de Maistre filme les enfants dans les situations les plus tragiques : enfants soldats, enfants esclaves, enfants des rues, enfants en prison, et même des enfants mourant de faim. Malgré ces images choquantes, il constate que rien ne change, la faute, estime t-il, à des adultes qui ne se mobilisent pas. Il est quand même bon de rappeler que depuis toujours des voix généreuses telles que celles, parmi les plus récentes, de l’abbé Pierre, de mère Teresa, de Martin Luther King se sont élevées contre la violence, la misère et les inégalités. Aujourd’hui encore, de nombreux anonymes continuent d’œuvrer au cœur des conflits armés, auprès des migrants ou tout simplement des plus miséreux de nos États occidentaux.

Copyright Mars Films

Mais puisqu’après avoir été interdits de parole pendant des siècles, les enfants sont désormais jugés aptes à se pencher sur l’état du monde, Gilles de Maistre se tourne vers ceux qui ont décidé de s’engager dans un combat contre la souffrance, l’injustice et la défense des plus faibles. Une façon, selon lui, de planter des graines positives dans les cerveaux des spectateurs pour tenter de les persuader que ces enfants-là changent et sauvent le monde. Pourtant, face à l’ampleur de la tâche, pas sûr qu’une caméra suffise, même si l’on ne peut que se réjouir de telles actions menées avec tant d’enthousiasme et de sincérité. On craque à coup sûr face à l’adorable frimousse du jeune Arthur qui peint et vend ses toiles dans le seul but d’apporter tendresse et réconfort, vivres et vêtements chauds aux SDF de Cambrai, ville qu’il ne cesse d’arpenter avec son père. On souscrit totalement au combat courageux, car non dénué de dangers, d’Aïssatou qui lutte contre les mariages forcés en Guinée, tout comme Heena se mobilise pour l’éducation et l’émancipation des enfants des rues à New Dehli, sans redouter les actes de violence face aux questions qui dérangent. Pourtant, certains témoignages s’étirent en longueur et n’évitent que de très peu une certaine condescendance, pendant que d’autres sujets, qui auraient gagné à être plus développés, sont survolés. Le réalisateur peuple sa démonstration de portraits d’enfants à l’innocence pure et vertueuse, uniquement tournés vers leur cause, au point de nous livrer un documentaire trop lisse pour convaincre tout à fait.

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Dans un monde où le mot rentabilité continue de se décliner sous toutes ses formes, la multiplication de ces faiseurs d’espoirs, petits ou grands, est assurément nécessaire. Mais combien en faudra t-il pour définitivement inverser la tendance ? Si ce film a vocation essentiellement pédagogique ne peut prétendre y répondre, il a pour plus bel avantage d’avoir ouvert la brèche