Le 25 avril 2011

- Acteur : Marie-France Pisier
Femme à la beauté et à la classe remarquables, l’actrice Marie-France Pisier, l’indomptable du cinéma français, nous a quittés mystérieusement.
Femme à la beauté et à la classe remarquables, l’actrice Marie-France Pisier, l’indomptable du cinéma français, nous a quittés mystérieusement.
Marie-France Pisier devait se rendre en mai au festival de Cannes pour participer à l’hommage au comédien Jean-Paul Belmondo à qui elle donna la réplique en 1982 dans le succès populaire L’as des as de Gérard Oury. Pleine de projets et encore très active dans les seconds rôles truculents, la vedette révélée par Truffaut au début des années 60 a été retrouvée morte dans sa piscine dans la nuit de 23 au 24 avril dernier par son époux, Thierry Funck-Bretano, directeur des ressources humaines et de la communication chez Lagardère. La mort mystérieuse de la comédienne - aucun coup et blessure - donne aujourd’hui lieu à une enquête non-criminelle pour découvrir ce qui a pu arriver à cette femme de 66 ans qui foisonnait de vie.
Marie France Pisier, assez mal connue de la nouvelle génération de cinéphiles, avait été l’un des visages féminins marquants du cinéma français des années 60 et 70. Ses rôles chez Truffaut (Baisers volés, 1968, L’amour en fuite, 1978), chez Robert Hossein (Le vampire de Dusseldrof, 1965, entre autres), chez Charles Belmont (L’écume des jours, 1968), Téchiné (Barroco, 1976, ou Les soeurs Brontë, 1979), chez Henry Verneuil (Le corps de mon ennemi, 1976) l’imposèrent conne une valeur sûre d’un cinéma d’auteur exigeant. On l’a vue également chez Rivette (Céline et Julie vont en bateau, 1974) ou Bunuel (Le fantôme de la liberté, 1974).
Dans les années 80, toujours forte d’une beauté imparable, parmi les plus remarquables du cinéma français, elle tourne chez Yves Boisset, Pierre Granier-Deferre, André Delvaux et Jacques Demy ! Elle réalise son premier long métrage en 1989, Le bal du gouverneur d’après son roman, influencé par sa jeunesse en Indochine. Un semi succès. Il lui faudra attendre 2002 pour sortir son deuxième long en tant que réalisatrice, le très beau Comme un avion avec Bérénice Béjo qui est un échec commercial.
Très active dans les années 2000 dans des seconds rôles souvent remarquables, Pardonnez-moi
de Maïwenn ou Dans Paris
de Christophe Honoré (2006), elle incarne des personnages souvent déroutants qui laissent une empreinte indéniable aux films qu’elle traverse.
Très présente également à la télévision, elle n’a peur de rien, y compris de jouer avec son âge et les clichés inhérents aux femmes de forte personnalité de sa génération. Elle accepte ainsi un second rôle de cougar hilarant dans la deuxième saison de Clara Sheller.
En 2010, elle était à l’affiche du succès populaire Il reste du jambon d’Anne Depetrini. Ni son meilleur rôle ni son meilleur film.
Au lendemain de sa mort, l’hommage à la femme et à la comédienne s’impose. Une carrière comme la sienne, cela ne s’improvise pas.