Le 13 juillet 2019
- Réalisateurs : Marc Dufaud - Thierry Villeneuve
- Acteurs : Daniel Darc, Frédéric Lo
- Distributeur : UFO Distribution
- Genre : Documentaire, Musical
- Date de sortie : 24 juillet 2019
- Durée : 1h45mn
- Plus d'informations : Sur le site du distributeur
Voici le film-documentaire posthume consacré à Daniel Darc, auteur de L’avenue du crime, Les armées de la nuit, Cocktail, Aussi belle qu’une balle, Nijinsky, Le seul garçon sur terre... Frédéric Lo, compositeur du magnifique Crève-cœur (2004), pense qu’après la mort de Bashung, celle de Darc, en 2013, signifie la fin d’un monde. Une manière unique de faire de la musique et de vivre en elle, qui appartient désormais à l’histoire du rock, notre histoire. Ce film en constitue un témoignage essentiel. Il doit cette qualité à ce qu’un des réalisateurs, Marc Dufaud, a suivi le parcours de Daniel, souvent une caméra à la main, d’un concert en 1991 au Gibus jusqu’à sa collaboration avec F. Lo, dans la traversée du désert entre l’après-Taxi Girl et ce Crèvecoeur, qui a relancé la carrière de l’artiste.
Résumé : Chanteur de Taxi Girl, groupe culte des années 1980 à l’aura sombre et romantique, Daniel Darc allait rapidement susciter toutes sortes de légendes urbaines. Les années 1990 passent et sa trace se perd... Il faudra attendre 2004 et le miraculeux retour avec {Crèvecoeur} pour qu’il retrouve le succès, jamais démenti, jusqu’à sa disparition prématurée, ce 28 février 2013. À travers des images inédites et intimes filmées pendant 25 ans, Daniel Darc - {Pieces Of My Life} témoigne de sa façon de vivre, avec ses moments de fulgurances et d’excès, ses solitudes, ses errances et ses abîmes.
Notre avis : Le film, sans prétention à l’exhaustivité, nous offre des images d’une intimité extrême, filmées parfois dans la petite chambre de l’artiste, parfois dans les rues ou sur les toits de Paris, au cours d’une longue période. Daniel, à différents âges, se confie, parle, chante, sourit, et la caméra le prend tel qu’il est, dans son humeur du moment. Extraits de concerts, d’émissions télé aussi, sont intégrés. Images frappantes de vérité : pas de jeu de la part de l’artiste, ou si jeu il y a - son caractère « poseur » - il est indissociable de sa franchise absolue, ses émotions, toujours à fleur de peau. Elles jaillissent, par des mots parfois tranchants, par les traits si mobiles de son visage, son regard perçant, profond, ce drôle de sourire à la fois moqueur et triste.
Taxi Girl reste un symbole des années 80 : style très branché, minet, esthétisant, synthétiseurs. Mais le clip de Chercher le garçon, qui l’a fait connaître au grand public, en montrait déjà toute l’ambiguïté : derrière la musique prenante, dansante - tout le monde connaît le refrain - il y a ces paroles d’une poésie extrême, concise, chirurgicale, et l’incroyable gueule d’ange du chanteur à la gestuelle sensuelle, qui, déjà, avait l’air de se foutre de tout, jusque dans la vacuité des yeux, comme s’il se moquait du clip auquel il était en train de participer.
- Copyright UFO Distribution
Derrière les synthés de Taxi Girl pulsent les riffs acérés de guitare, plus perceptibles en live qu’en studio ; derrière les costumes impeccables des garçons, la nudité et la crudité d’un punk, violent, ardent, sans concession, désespéré et d’autant plus dangereux, en rupture avec le conformisme, la société, en rupture avec tout.
L’authenticité a son prix. On peut certes la feindre et la transformer en produit marketing. Mais Daniel n’a pas menti. Il est allé jusqu’au bout de cette étrange voie, où cohabitent religion et autodestruction, indifférence et tendresse, repli et don de soi total. Ce très beau film l’accompagne sur un bout de ce chemin, sans prétendre épuiser son mystère.
Galerie photos
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