Dance with me - la critique

Dance with me n’a d’exceptionnel que l’homme dont il relate l’audacieux projet. Néanmoins, les amateurs du genre devraient se régaler.

L’argument : Un quartier populaire de New York. Un lycée difficile, des élèves qui le sont tout autant. Mais Paul Dulaine, professeur de danse de salon, prend le parti de les mobiliser sur un projet : un cours de danse qui leur ouvrira les portes d’un prestigeux concours. Personne n’y croit, la principale de l’école, en premier. Peu importe, Paul Dulaine veut relever le défi et son enthousiasme n’aura bientôt d’égal que celui de ses nouveaux élèves.

Notre avis : Une pincée de Billy Elliot, un nuage du Cercle des poètes disparus et beaucoup de danse de salon, voilà les principaux ingrédients de cette comédie qui s’inspire d’une histoire vraie, celle de Paul Dulaine à qui Antonio Banderas insuffle tout son charme latin. Son initiative a fait des émules depuis et s’est déjà largement répandue aux Etats-Unis. Des élèves aux situations familiales difficiles, en marge du système scolaire, retrouvent dans ses cours des raisons d’espérer et de croire que la vie leur offre d’autres possibilités. La perspective d’échapper à un morceau des Gershwin pour ces inconditionnels du hip-hop rendra à ces élèves teigneux toute leur capacité à obéir. Car ce sont les cas les plus désespérés que la principale de l’établissement, Augustine James, incarnée avec conviction par Alfre Woodard, a décidé de confier à l’inconscient professeur de danse.
Leur aventure, pourtant fort rythmée comme en témoigne une B.O. très entraînante, lasse néanmoins à cause de ses longueurs et de ses nombreuses invraisemblances. Dance with me se résume à une jolie aventure humaine dont le scénario manque singulièrement d’originalité. Son unique intérêt réside dans les superbes scènes de danse, que les aficionados du genre apprécieront. Notamment celle où Antonio Banderas, avec son excellente partenaire, nous livre une sensuelle prestation de tango. Ou encore celle où les apprentis-danseurs du professeur Dulaine, encore hésitants pour ce qui est de la danse de salon, démontrent leur parfaite maîtrise de la danse urbaine et de leur capacité à créer des ponts entre leurs différentes expériences. Une preuve évidente de syncrétisme artistique. Et enfin la scène finale, véritable débauche de talents où certaines passes laissent béat d’admiration.
L’œuvre de Liz Friedlander, qui a découvert Paul Dulaine au journal télévisé, appartient à la lignée des films qui relatent ces rencontres qui changent à jamais le cours d’une vie. Si certains de ses prédécesseurs ont laissé une empreinte indélébile dans la mémoire des cinéphiles, le seul mérite de Dance with me est d’avoir porté à l’écran l’œuvre d’un pionnier.