Cujo - La chronique Blu-ray Disc Steelbook

Le film : Le film, bien qu’interdit aux moins de douze ans, ne repose pas sur la profusion d’hémoglobine. Le seul sang visible est celui qui apparaît progressivement sur la gueule de Cujo. Ses victimes ne sont pas présentées déchiquetées. C’est au spectateur d’imaginer dans quel état se trouvent les corps, à partir des aboiements - amplifiés à l’extrême - du chien atteint par la rage, voire par le vampirisme. L’atmosphère repose au contraire sur la suggestion et les traces psychologiques et physiques que laisse la peur poussée à son paroxysme. Les cernes et la blancheur qui marquent le visage de Donna (Dee Wallace) et les hurlements ou les phases d’épilepsie de Tad (Danny Pintauro) en constituent les preuves les plus tangibles.
L’animal, un Saint-Bernard qui devrait être un chien voué corps et âme au sauvetage de l’espèce humaine, devient une machine à tuer qui contraint une mère et son fils à s’enfermer jusqu’à l’asphyxie et la déshydratation dans une Ford - jaune comme la traîtrise ? -. Cette situation permet de générer la terreur, par l’intermédiaire d’un huis-clos asphyxiant, alimenté par les cris, les aboiements et la chaleur.
L’efficacité du film repose sur l’absence de raccords ou de trucages ostentatoires. Le chien ne semble à aucun moment remplacé par une peluche ou une fourrure inerte. Ce sont les jeux de caméra de Lewis Teague qui permettent d’installer progressivement les interactions de plus en plus instinctives et viscérales entre le chien et la mère. C’est au public de se laisser prendre par ces va-et-vient entre la belle et la bête et d’en construire rapidement l’enchaînement. C’est peut-être là que le spectateur peut se sentir frustré de ne pas assister à un véritable corps-à-corps entre les deux, et aux effusions de sang qui pourraient en être la conséquence.

Le Blu-ray : La version du film est plus longue que sur le DVD. Il est préférable de regarder la version originale sous-titrée, car le doublage n’est pas effectué par les mêmes voix, lors de certaines séquences. On peut regretter l’absence des bandes noires propres au cinémascope, mais l’image est de belle qualité. Le Blu-ray offre de nombreux suppléments, dont le témoignage de l’actrice principale Dee Wallace, qui a composé son rôle sans avoir lu le roman de Stephen King.
Il est dommage que le roman Cujo n’ait pas été joint au Blu-ray, ce qui aurait permis une analyse de l’interprétation proposée par Dee Wallace et de la réalisation signée Lewis Teague.