Le 18 avril 2021
Martine et Jacques sont tout à leur bonheur d’avoir invité, avec son épouse Charlotte, leur vieil ami devenu présentateur vedette. C’était sans compter la présence de Georges, l’ami râleur et celle de Fred, le frère dilettante. La qualité du texte et la distribution font oublier une mise en scène bien sage, qui sort peu du théâtre filmé.


- Réalisateur : Philippe Muyl
- Acteurs : Jean-Pierre Darroussin, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Zabou Breitman, Sam Karmann
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h36mn
- Date télé : 7 mai 2024 23:48
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Date de sortie : 7 avril 1993

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Résumé : Aux galeries Lafayette, Martine (Zabou Breitman), qui s’est un peu perdue dans les étages, finit par retrouver Jacques (Sam Karmann), son mari. Dans l’ascenseur qui les ramène vers la sortie, elle lui annonce avoir croisé un ancien ami perdu de vue, désormais célèbre animateur de télévision, et qu’elle a invité à dîner avec son épouse Charlotte (Agnès Jaoui), le samedi suivant. Le fameux soir, seront aussi présents Georges (Jean-Pierre Bacri), un ami misanthrope qu’ils hébergent et Fred (Jean-Pierre Darroussin), le frère de Martine, immature et joueur de poker invétéré.
Critique : Le film ne cache rien de son origine théâtrale. Hormis la scène d’ouverture dans le grand magasin, l’intrigue se déroulera en un lieu unique, l’appartement de Martine et Jacques, et avec une unité de temps, un fameux samedi soir.
De plus, le couple Jaoui/Bacri, auteur de la pièce, a participé à l’adaptation et ce sont les comédiens de la scène qui reprennent leurs rôles à l’écran.
En tant qu’oeuvre cinématographique, on reste dans une transposition bien sage et respectueuse des créateurs, sans originalité particulière. Absents dans la pièce, le voisin que l’on aperçoit vivre une triste vie solitaire et les deux enfants de Martine et Jacques n’interviennent pas dans l’intrigue et ne constituent pas une plus-value.
Pour le reste, le récit conserve le principe de "L’Arlésienne" : on ne verra jamais le fameux présentateur de télévision, pas plus que la très belle Maryline, la fiancée de Fred.
On sent dès le début que la soirée risque de basculer à tout moment. Martine et Jacques, qui se veulent un couple bien comme il faut, se mettent en quatre pour recevoir la vedette. Seulement, il y a Georges, qui, comme un cheveu sur la soupe, passe son temps à casser l’ambiance et Fred, lequel est poursuivi par des créanciers de poker qui ne rigolent pas. Et en plus, les invités exceptionnels sont en retard, soi-disant pris dans les embouteillages. Alors, tout le monde se bourre de pistaches, en attendant. Le jeu de massacre va pouvoir commencer.
Et c’est là que le film trouve son ton particulier, avec des dialogues ciselés, percutants, parfois vaches, de terribles non-dits, et une belle distribution d’actrices et d’acteurs dont on perçoit la complicité.
Le couple Jaoui/Bacri venait d’inventer une petite musique douce-amère qu’il développera d’abord avec d’autres cinéastes (Cédric Klapisch, Alain Resnais), puis avec Agnès Jaoui derrière la caméra.