Le 31 août 2024
Une œuvre charmante et subtile, emblématique de la liberté de mœurs et de ton dans le cinéma français des années 1970. Le plus gros succès critique et public de Jean-Charles Tacchella.
- Réalisateur : Jean-Charles Tacchella
- Acteurs : Marie-France Pisier, Ginette Garcin, Guy Marchand, Victor Lanoux, Marie-Christine Barrault, Popeck, Alain Doutey, Hubert Gignoux, Anna Gaylor, Pierre Forget, Catherine Verlor
- Genre : Comédie dramatique, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h35mn
- Date de sortie : 19 novembre 1975
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Résumé : Lors de rencontres familiales, la tendresse naît entre une jeune femme et son cousin. Cette liaison va déconcerter la famille et désorganiser leurs foyers respectifs.
Critique : Coproduit par Daniel Toscan du Plantier et distribué par Gaumont, Cousin cousine est le second long métrage de Jean-Charles Tacchella, jadis connu en tant que journaliste (L’Écran français), animateur de ciné-club (« Objectif 49 ») et surtout scénariste (pour Christian-Jaque, Alexandre Astruc…). Son univers se situe à la frontière du ton décalé de la Nouvelle Vague et d’une mouvance plus balisée, dans la tradition d’une certaine « qualité française », malgré le caractère un brin artificiel de la distinction. Le film, s’il n’atteint pas la perfection d’Un mariage de Robert Altman, tourné trois ans plus tard, est emblématique de l’évolution des mœurs des années 1970, à travers le récit mini-choral des membres d’une famille élargie, même si l’histoire se concentre sur l’idylle naissante entre Marthe (Marie-Christine Barrault) et Ludovic (Victor Lanoux).
Dans cette micro-communauté issue de la classe moyenne, la recomposition des familles est d’autant plus troublante que les nouveaux couples se forment au sein du microcosme, même si les relations par alliance écartent toute suspicion d’inceste. C’est le cas des plus anciens, avec la toujours fringante Biju (Ginette Garcin), qui convole en nouvelles noces avant un veuvage précoce, puis s’éprend du demi-frère de son défunt époux. Le soir d’une fête familiale, deux ados finissent au lit, avant de se demander quels sont les liens de parenté précis de leurs parents respectifs. Entre ces deux générations, celle des quadragénaires se cherche. Le cavaleur Pascal (Guy Marchand) tente de rompre avec ses multiples maîtresses le même jour, avant de réaliser que certaines d’entre elles n’attendaient que cela. C’est que réalisant la tentation extraconjugale de son épouse Marthe, il souhaite à nouveau se rapprocher d’elle…
Coécrit avec Danièle Thompson, future réalisatrice de La bûche et Fauteuils d’orchestre, le scénario passe de la légèreté à la mélancolie, de la gravité au vaudeville, avec un sens des contrastes qui n’est pas sans évoquer l’esprit du duo Yves Robert/Jean-Loup Dabadie dans le diptyque Un éléphant, ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis. Gracieuse et élégante, la mise en scène de Tacchella est fluide, avec des aspects lubitschiens, à l’instar de cette séquence où Marthe et Ludovic se cachent pudiquement sous les draps quand surgit une femme de chambre.
Succès critique et triomphe public à sa sortie, y compris aux États-Unis, Cousin Cousine obtint plusieurs récompenses, dont le Prix Louis-Delluc et le César du meilleur second rôle féminin pour Marie-France Pisier (distinguée aussi, par le même prix, pour Souvenirs d’en France). Et le long métrage obtint trois nominations aux Oscars : meilleur film étranger, meilleur scénario original et meilleure actrice (Marie-Christine Barrault). Hollywood en proposera un médiocre remake avec Cousins (1989) de Joel Schumacher. Quant à Tacchella, il ne retrouvera pas pareille réussite, malgré les qualités de Escalier C (1985) ou Travelling avant (1987).
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