Love me
Le 26 février 2008
Entre enquête policière et réflexion sur l’amour, une œuvre inégale et intrigante pour une cinéaste en liberté.
- Réalisateur : Laetitia Masson
- Acteurs : Hélène Fillières, Amira Casar, Denis Podalydès, Jérémie Renier
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 27 février 2008
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– Durée : 1h45mn
Entre enquête policière et réflexion sur l’amour, une œuvre inégale et intrigante pour une cinéaste en liberté.
L’argument : C’est l’histoire de Lucien Lambert, avocat ordinaire. On lui propose un jour l’affaire de sa vie : défendre une femme, Blanche Grandville, soupçonnée d’avoir tué son mari. Visitant, une nuit d’insomnie, la maison désertée de sa cliente, il tombe sur Marguerite Marquet, la cuisinière des Grandville. C’est une fille étrange, qui ne ressemble à aucune autre. Innocente ? Vraiment ? Un homme chaque nuit les observe. C’est Louis Berger, inspecteur de police. Chacun cherche la vérité, chacun s’interroge sur l’amour. Qui est coupable ? Plus l’enquête avance, plus le doute s’installe, plus le mystère s’épaissit...
Notre avis : Laetitia Masson occupe une place à part dans le cinéma français. Depuis une douzaine d’années, elle construit une œuvre originale, faite de recherche plastique et théorique, à des années-lumière des canons de la mode. Si sa démarche est à mettre à son crédit, le résultat s’avère parfois inégal. Après le surprenant et réjouissant Pourquoi (pas) le Brésil, adapté de Christine Angot, son nouvel opus convainc un peu moins.
On s’y retrouve en terrain familier pour qui a suivi son travail. La province plutôt que Paris (ici, Saint-Étienne et ses environs, sont le départ du lieu des origines qu’on retrouve souvent chez elle). On regrette de prime abord l’avalanche de clichés qui s’abat sur la pauvre capitale du Forez (c’est une Stéphanoise qui vous parle) : calendrier ASSE, morosité ambiante et surtout les parents de l’héroïne, tout accent dehors, obsédés par l’idée de caser leur fille avec n’importe qui, comme pouvaient l’être les parents d’il y a cinquante ans, mais sans aucune crédibilité aujourd’hui. Voilà qui renvoie au déplaisant « Champagne pouilleuse » quittée par Sandrine Kiberlain au début de A vendre, pourtant l’un des films les plus intéressants de Masson.
A part ça, on découvre à l’occasion d’une enquête policière prétexte (la cuisinière a-t-elle tué son employeur, un notable qui était également son amant ?) que tous les personnages ont des choses à cacher, qu’ils sont malheureux en amour et finalement seuls. L’amour comme idéal jamais atteint. Le tout rythmé par des citations philosophiques plus absconses qu’éclairantes, mais heureusement porté par une excellente distribution, dominée par une nouvelle héroïne massonienne convaincante, Hélène Fillières, toute grâce dégingandée dehors.
Âpre, entre réalisme et onirisme, Coupable irrite parfois, intrigue beaucoup sans totalement convaincre, et au final, frappe par sa liberté. Une expérience à tenter.
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