Le 25 septembre 2017
- Scénariste : CANALES, Juan Diaz >
- Dessinateur : Rubén Pellejero
- Série : Corto Maltese
- Genre : Aventure
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 27 septembre 2017
- Durée : T.14
Corto en escale sur Equatoria, pour semble-t-il annoncer un nouveau cycle...
Le célèbre marin appareille pour de nouvelles aventures. Avec Equatoria, le duo Canales-Pellejero semble envisager de laisser l’héritage de Pratt pour pouvoir voguer de ses propres voiles. Nouveaux personnages, nouveaux endroits, nouvelle légende, après un Soleil de Minuit plus hommage qu’original, Equatoria paraît s’émanciper, pour laisser envisager une petite rupture. Les puristes se rassureront, cette rupture n’est qu’apparente. Les caractéristiques de l’aventure de Corto sont présentes : Venise tout d’abord, point de départ opportun, les moines dépositaires du savoir du Moyen Âge, une apparition historique en forme de clin d’œil (ici pour Churchill), un peu d’ésotérisme, et aussi une île qui parle... Beaucoup de choses qui font un poil déjà vues, mais qui ont leur touche nouvelle : l’île qui parle n’est pas Mû, mais bien Malte, en forme de femme, mère ou épouse qui se dérobe à notre capitaine, qui doit remettre à plus tard sa visite. Dans un autre tome, ou peut-être une autre vie... Les femmes ont cependant leurs figures protagonistes dans cet épisode, qui introduit donc de nouvelles têtes, certes secondaires, mais qui toutes apparaissent comme de possibles continuités, prêtes à enclencher un nouveau cycle. Des promesses, cet épisode en est garni, car l’action, entre colonisation abusive, trésor byzantin cryptique et mélange de religions, n’a pas vraiment de moment de repos, puisque les lieux s’enchaînent, mais du coup l’aventure est presque trop rapide. Ceci dit, on arrive également rapidement au bout du livre, ce qui est plutôt bon signe.
© Casterman
Cette fois-ci, le coup de pinceau de Pellejero rappelle bien celui du maître. Rien à redire, pas de surprise, la version couleur égaiera les récents, les fans de la première heure auront sûrement le coup de cœur pour le noir et blanc. Venise et l’Afrique ont ce côté rassurant puisque ce sont des lieux qui sont déjà apparus dans des tomes précédents, les traits ont cet aspect familier, et c’est finalement sur les personnages que les nouveautés surgissent. Signes cabalistiques, thé oriental, attentat au Caire : les scènes sont décrites sans détail inutile, le décor étant souvent en contraste, comme dans les albums signés par Pratt. Une nouvelle fois, la technique respecte l’ambiance de la série, sans dénaturer et sans s’aventurer trop loin, et c’est un bon point.
© Casterman
En conclusion, ce quatorzième tome, qui n’a plus la surprise de son précédent, est bon mais apparaît peut-être un ton en dessous en ce qu’il n’est plus dans l’hommage appuyé, ne passant pas encore vraiment le relais à une autre version de Corto Maltese. Toutefois, c’est peut-être pour le mieux, car les lecteurs y verront soit une continuité réconfortante, soit une transition toute en douceur.
80 pages - 16€
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