Working class hero
Le 22 juillet 2014
Après sa magnifique "Trilogie", le dernier chef-d’œuvre de Bill Douglas enfin sur les écrans en cet été 2014.


- Réalisateur : Bill Douglas
- Acteurs : Vanessa Redgrave , James Fox, Alex Norton, Robin Soans, William Gaminara
- Genre : Drame, Aventures, Historique
- Nationalité : Britannique
- Durée : 3h03min
- Date télé : 8 février 2017 20:55
- Chaîne : Arte

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– Année de production : 1986
- Ressortie : le 23 juillet 2014
Après sa magnifique "Trilogie", le dernier chef-d’œuvre de Bill Douglas enfin sur les écrans en cet été 2014.
© BFI film
L’argument : Grande-Bretagne, Dorset, 1834. George Loveless et ses amis, laboureurs à Tolpuddle, sont de plus en plus exploités par les propriétaires terriens, avec la complicité du clergé. Ils s’organisent pour revendiquer des hausses de salaires, et créent en secret la Société Amicale des Laboureurs. Dénoncés par un propriétaire, six d’entre eux sont condamnés à la déportation en Australie.
Devenus très populaires et hérauts d’une classe de plus en plus pauvre, ils deviennent les « martyrs de Tolpuddle ».
© BFI film
Notre avis : Juste après My Way Home (1978), dernier volet de sa trilogie autobiographique – un chef-d’œuvre absolu sur la poétique de l’enfance –, Bill Douglas entreprend un scénario sur « Les martyrs de Tolpuddle ». Des héros malgré eux, au début du XIXe siècle, dans le contexte de la première révolution industrielle. Avant de visiter en 1979 le musée de Dorchester dédié à ces martyrs, dans le Dorset, au sud de l’Angleterre, Bill Douglas reconnaît ne pas savoir grand chose sur l’histoire de ces ouvriers agricoles qui, en 1834, avaient été déportés en Australie. Il se laissa convaincre par son ami Peter Jewel de réaliser un film sur l’histoire de ces six hommes ayant osé braver les propriétaires terriens en créant une société amicale, prémices d’une organisation syndicale. Bill Douglas fut vite séduit par cet épisode méconnu du combat non violent d’hommes guidés par le seul esprit de justice et de fraternité. Ces six laboureurs de Tolpuddle, village situé près de Dorchester, furent en effet déportés parce qu’ils avaient juré de s’entraider pour lutter contre l’exploitation des hobereaux locaux.
L’entreprise de Comrades fut longue et difficile : six ans furent nécessaires pour que le film finisse par voir le jour. Bill Douglas eut d’abord des désaccords profonds avec un premier producteur dont les raisons commerciales s’avérèrent incompatibles avec l’exigence artistique du cinéaste : « Difficile de faire un film sur des hommes qui ne sont pas motivés par la haine. » Ce qui stoppa le projet. Un deuxième producteur prit le relais. Le tournage commença finalement en septembre 1985. Des problèmes financiers surgirent ensuite à la fin du tournage en Australie. Se posèrent ensuite les difficultés du montage. Le premier fut jugé trop long (3 h 35 min) et non commercialisable pour la production. Ce n’est qu’au troisième montage que Bill Douglas donna son accord. C’est cette dernière version qui fut présentée successivement au festival de Londres en 1986, puis de Berlin en 1987, et enfin en salles en Angleterre en septembre 1987. Le film remporta un grand succès critique mais ne resta que six semaines à l’affiche à Londres – on était alors au zénith du thatchérisme. Après les grandes grèves des mineurs britanniques des années 1985-1986, il n’a sans doute pas semblé prioritaire aux distributeurs de célébrer des héros de la classe ouvrière…
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