Click - la critique

Critique : Tout commence par une idée au comble du nanar : faire un film où le fantasme suprême devient "le" symbole télévisuel, la zappette. Puis viennent les poncifs à deux euros quarante : la famille avec une femme au foyer belle comme tout (Kate Beckinsale) en pyjama vingt-quatre heures sur vingt-quatre, deux gosses (un garçon et une fille, ça va de soi) mignons tout plein, une maison, un jardin, et, bien sûr, une télé, et le boulot de monsieur (gras du bide), passionnant, mais dur dur, qui lui pourrit la vie. Malheureusement, lui, aveugle (c’est une métaphore), ne voit pas son bonheur et ses gosses qui veulent leur cabane au fond du jardin (les pauv’ choux !). Pire, notre héros, décidemment bien bête, trouve une super télécommande (fournie par Christopher Walken, le pauvre...) qui va lui permettre de zapper sa vie de famille, de bosser, de devenir riche, et, là, juré, il s’occupera des siens.
Animation du pire mauvais goût (l’écran de cinéma se transformant en menu de DVD...), blagues ras de la ceinture (prout ! euh, euh) et morale de supermarché (vivez votre vie, la famille avant tout, au diable l’argent ! comme c’est original !), acteurs insipides (où est donc passé le Sandler de Punch-drunk love ?) à l’exception d’un David Hasselhof savoureux, Click a tout pour déplaire. Là où Frank Coraci fait fort, c’est qu’il met sur pied une technique pour zapper son propre film ! En effet, chaque fois que son héros oblitère une période de sa vie, c’est autant de pellicule qui s’efface. A la fin, la ligne narrative et le sens de l’histoire s’en trouvent totalement désintégrés... le twist final, aussi prévisible et minable que le reste du film, ne sauvera pas les meubles. Zappez !