Le 23 août 2017
Un long pensum sentimental sur fond de guerre d’Indochine.
- Réalisateur : Olivier Lorelle
- Acteurs : Cyril Descours, Audrey Giacomini
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Jour2fête
- Durée : 1h31min
- Date de sortie : 23 août 2017
- Plus d'informations : La page Facebook
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Résumé : Vietnam – 1946. Philippe s’est engagé pour pacifier un pays inconnu fait de forêts denses et de montagnes spectaculaires. Ses idéaux s’effondrent lorsqu’il comprend qu’il doit torturer et tuer une jeune vietminh qui lutte pour son indépendance. Il décide de fuir avec elle dans un voyage imprévisible au cœur de la jungle. Livrés à eux-mêmes, ils découvriront qui ils sont. Ce film est l’histoire de leur amour.
Normalement, on devrait s’attacher à ces deux-là, elle jeune vietminh, animée par un idéal, lui soldat français déserteur, marqué à jamais par la guerre, refusant de la faire, comme l’écrivit jadis Boris Vian dans une célèbre chanson. Leur fuite conjointe à travers une jungle hostile devrait conférer un surcroît de tension dramatique à leur décision. Mais non, en fait, on se désintéresse totalement du sort des deux personnages. Les montagnes vietnamiennes accouchent d’une souris artistique, par la faute d’une mise en scène aussi pataude que possible, qui ne rend ni hommage aux superbes paysages dans lesquels se déroule l’action, ni aux acteurs, contraints de jouer des situations outrancières ou convenues. Mention spéciale à la crise de Philippe, machette à la main, amertume antimilitariste aux lèvres, découvrant qu’il ne combat pas au nom d’un idéal.
Rapidement fataliste, le spectateur suppose que la scène d’amour, profilée par de très peu subtils rapprochements, consolera notre candide au pays des illusions perdus. Elle aura finalement lieu dans un tunnel où se sont réfugiés les deux tourtereaux, pour fuir les exactions de l’armée française. Tant de promiscuité ne présageait rien d’autre.
Il va de soi que la passion charnelle de Philippe et de Thi s’épanouit davantage dans le cadre d’une nature sauvage, sans présence ni menace. Cheveux aux vents, voguant sur un radeau de fortune, la jeune combattante se révèle Vénus asiatique : elle offre son corps au soldat, qui en oublie les fondements de sa mission anti-marxiste. Ne persiflons pas : il vaut mieux que les deux fuyards fassent la bête à deux dos, cachés par une feuille de palmier, façon téléfilm érotique, plutôt que de débiter au coupe-coupe des banalités consternantes sur la foi combattante qui les anime : ainsi, pour la passionaria, on ne peut être heureux si le monde est malheureux et il s’agit bien de construire une terre nouvelle où l’on vivra mieux. Marx et Engels n’auraient pas dit mieux. "Comment peux-tu en être sûre ?", rétorque le bellâtre, au faîte de sa puissance réflexive, mais un peu à court pour lui démontrer concrètement de quoi il retourne. A ce point de stupidité, les scènes accèdent au degré de comique involontaire qui estampille les films cultes. Globalement, la qualité des échanges entre les deux protagonistes feraient presque passer les dialogues de Luc Besson pour des textes d’Alain Robbe-Grillet.
Tant de kilomètres pour filmer ça : il aurait mieux valu rester à la maison.
Photos : (C) Jour2Fête
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