Le 26 novembre 2015
- Dessinateur : Zao Dao
- Editeur : EDITIONS DE LA CERISE, MOSQUITO, Urban China, Fei
- Festival : Quai des Bulles 2015
- Date de sortie : 1er octobre 2015
En-dehors des expos, fresques murales ornant certains points de la ville, animations en tous genres, Quai des bulles vous proposait aussi de découvrir quelques conférences, dont une consacrée à la BD chinoise qui méritait toute notre attention.
Cette présentation en deux parties offrait un magnifique voyage dans le monde du neuvième art chinois.
Une longue conférence sur la BD Chinoise animée par Laurent Mélikian composée de deux parties.
Mais nous discernons votre impatience, alors assez perdu de temps et entrons dans le vif du sujet !
Lors de la première partie, Laurent Mélikian nous a fait part de ces découvertes, retraçant l’histoire de la BD chinoise en parallèle avec l’Histoire de Chine.
Notons qu’en plus de bien maitriser son sujet, Laurent Mélikian est aussi possesseur d’une très belle collection de BD chinoises. Point important, car il est venu avec une partie de sa collection personnelle qu’il a accepté, à ses risques et périls, de faire circuler dans le public, afin que nous puissions « toucher » et feuilleter ces petites BD !
Une partie de la collection de Laurent Mélikian, ainsi que des BD prêtés par des éditeurs présents à Saint-Malo
Mais reprenons les faits dans l’ordre. C’est lors de voyages en Chine que Laurent Mélikian découvre de vieilles BD Chinoises, au hasard des boutiques tibétaines et des magazines présentant d’anciens strips datés. Pris de curiosité, il creuse et découvre tout un univers, une « autre BD ». Pourquoi autre ? Car elle a évolué en circuit fermé Chinois pendant longtemps, avant de rencontrer ses consœurs occidentales ou même Japonaises. Cette absence de contact a permis à Laurent Mélikian de constater une évolution parallèle sur certains points mais différente sur d’autres.
Déjà, ne confondons point la BD Japonaise et la BD Chinoise.
L’habitude a été prise de croire que Manhua, un des types de BD Chinoise, dérive phonétiquement de Manga. Alors qu’en fait, ce serait l’inverse !
L’idéogramme Chinois Manhua daterait du XIIIème siècle – et viendrait de l’idéogramme de l’aigrette -, il signifie « Images libres » ! Mais il est un terme plus ancien, remontant au Xème siècle, que vos oreilles ont peut-être déjà perçues... Il s’agit de Lianhuanhua, qui a pour sens « images enchaînées ».
La présentation avec les idéogrammes chinois !
Aujourd’hui, quelles différences entre le Lianhuanhua et le Manhua ?
Le Manhua lie irrémédiablement le texte à l’image. Il se rapproche de la BD européenne dans sa structure : plusieurs dessins sur une page, avec des textes imbriqués dans l’image. Le Lianhuanhua, lui, consiste souvent en des petits formats paysages, présentant un dessin par page. Ce dessin illustre un court texte écrit en dessous de la case unique.
Tout cela ne vous parle pas ? Alors voici quelques exemples :
Pour le Manhua, vous pouvez vous tourner vers Hard Melody, de Lu Ming, aux éditions Mosquito ou encore vers La Bataille de Shanghai de Bo Lu chez Urban China (dont nous vous avons parlé ici).
Le très beau noir et blanc de Hard Melody
Pour le Lianhuanhua, vous pouvez aller découvrir Au pays du cerf Blanc de Li Zhiwu chez La Cerise ou encore plonger dans les magnifiques rééditions des quatre grands classiques de la littérature chinoise que sont Les Trois Royaumes, Au Bord de l’eau, Voyage vers l’ouest et Rêve dans le Pavillon Rouge, œuvres collectives réunissant de nombreux dessinateurs sorties aux Editions Fei.
L’incontournable format magique des Trois Royaumes
La différence Manhua et Lianhuanhua vous parait-elle plus claire ? Alors enchaînons !
Outre ces apparitions séculaires, c’est au vingtième siècle que la BD chinoise commence à se développer de manière forte. En effet, Dans les années 30, le Manhua est publié dans les magazines, comme Feng Zikai. A l’honneur, le petit San Mao le vagabond. Jeune orphelin qui doit se débrouiller par sa seule ruse et son intelligence dans la rude Chine des années trente. Série de strips humoristiques et muets, pour être accessible au plus grand nombre, San Mao trouve son public parmi le peuple Chinois. Ce récit donnera même naissance à un film. En Chine aussi, les ponts se sont créés tôt entre les arts.
San Mao, édité en France par les Editions Fei !
Il faut préciser qu’en Chine, les livres se louent - à l’équivalent d’un centime d’euro par heure de lecture -. La BD, accessible à ceux qui ne sont pas de grands lecteurs, a fait réaliser aux intellectuels qu’ainsi le peuple avait enfin accès à la lecture ! Les BD pourraient donc s’intéresser aux questions sociales – dénonciations déjà discrètement relayées par San Mao ! -.
Aussi, quand le Parti Communiste arrive au pouvoir à la fin des années quarante, se créent des éditions spécialisées dans le Lianhuanhua. Imaginez, un marché d’un milliard de lecteurs ! Le souci, c’est que le pouvoir encadre alors fortement les sujets traités. Comme exemple, un des premiers grands succès du Lianhuanhua fut Les Guérilleros du rail, de Ha Hepong et Ding Binzeng, édité de 1954 à 1962, mettant en avant la résistance héroïque des Chinois devant l’envahisseur Japonais et ses satanés trains ! A côté du message politique, les compositions sont travaillées pour rendre ces dessins dynamiques. La BD faisait mille pages (donc, mille dessins dans ce format).
La dynamique de l’action dans Les Guérilleros du rail
Dans les années qui suivirent, il y eut d’’autres exemples de Lihuanhua solidaires du Parti et de ses messages, tout en conservant une bonne qualité graphique. Citons Comte-rendu d’une mission de reconnaissance avant de passer le fleuve de Gu Binxi (1954) - tout un programme -, Je veux aller à l’école de Wang Xuyang et Ben Qingyu (1958) - représentatif du style de Pékin, plus charbonneux, plus dense que le trait fin, plus proche de la ligne claire de l’école de Shanghai – ou encore La Fille aux Cheveux Blancs par Hua Sachuan (1960) et sa reprise plus récente d’auteur inconnu de 1971, - tiré d’un fait divers remanié par le pouvoir mais plusieurs fois adaptés – et il y en aurait d’autres, tous avec leur spécificité et tous portant l’empreinte des événements historiques de leur époque de création !
Le style plus charbonneux de Je veux aller à l’école.
Avec la mort de Mao, un vent de libération souffle sur la Chine, et aussi sur ses BD. Un vent de libération mais avec encore quelques traces des valeurs clés du régime passé, comme la notion de sacrifice de soi à la société. Ainsi le reflète Entre deux âges par Yu jin Dong (1981), racontant l’histoire d’une femme médecin au début des années quatre-vingt qui s’investit dans son métier jusqu’à se sacrifier. Un Lianhuanhua dessiné dans un style hyperréaliste.
Le dessin photoréaliste de Entre Deux Âges
A côté commencent à fleurir toutes sortes d’adaptations, allant de Astro-Boy à Star Wars, en passant par Tintin !
Les LiuanHuanhua sont diffusés alors sous forme de revues, dont « Lihuanhua Bao » est le plus connu, tirant jusqu’à un million d’exemplaires par mois au sommet de sa gloire. Aujourd’hui, le tirage a chuté à trois mille exemplaires maximum. Mais pour le public Chinois, c’est l’occasion d’y découvrir des BD françaises, comme XIII, ainsi que les Histoires Extraordinaires de Nie Chongrui – rappelez-vous, le dessinateur du Juge Bao ! - publiées en 1987.
De plus, le Lianhuanhua a permis une spécificité chinoise : la mise en dessins de bande-annonces de film ! En effet, le format du Lianhuanhua se prête bien à cet exercice.
Des revues passées en revue par Laurent Mélikian !
Mais la BD Chinoise prend un coup dans l’aile en 1985. En effet, c’est la date où le marché de l’art se libéralise en Chine. Et là, il est beaucoup (beaucoup beaucoup) plus rentable pour les dessinateurs de vendre leurs travaux à des clients privés que de répondre aux commandes de BD de l’état.
Alors le Lianhuanhua est-il mort ? Aujourd’hui, il sert principalement à mettre en avant des thématiques pro-parti. Mais il existe fort heureusement des exceptions ! On peut citer Nie Chongrui, Golo Zhao et sa Balade de Yaya, Nie Jun et d’autres. En ce qui concerne le Manhua, une nouvelle génération d’auteurs comme Benjamin – l’auteur de Remember – est aussi en train d’apparaître !
Quelques exemples de Manhua moderne, dont Remenber de Benjamin.
Alors non, la BD Chinoise ne se meurt pas, comme viennent en témoigner pour la deuxième partie de la conférence Wong Lin, éditeur et agent Chinois œuvrant pour le rapprochement des BD chinoises et européennes, Zao Dao, jeune dessinatrice et Michel Jans, responsable de la société d’éditions Mosquito, qui va publier en France l’album de Zao Dao, après avoir aussi permis la sortie nationale de Hard Melody de Lu Ming !
De gauche à droite, Wang Lin, Zao Dao et Michel Jans.
Laurent Mélikian reste pour animer la rencontre pendant que l’on rassemble ses BD qu’il a généreusement fait circuler parmi le public de l’auditorium Maupertuis du Palais du Grand Large. Notons que l’auditorium était rempli, ce qui prouve que le sujet semble intéresser énormément de gens !
Michel Jans explique sa découverte de la BD Chinoise. En effet, Mosquito éditent des auteurs étrangers, principalement italiens. Il fut, à sa grande surprise, contacté pour monter une exposition à Pékin. Ayant accepté, il a regardé avec curiosité ce qui se faisait autour et a découvert de nouveaux auteurs chinois comme Zhang Xiaoyu ou encore Lu Ming. Alors Michel Jans se jette à l’eau. Les Editions Mosquito vont éditer ainsi leur premier auteur chinois en 2013 ! Les choses prennent du temps, traduction oblige. Mais finalement, Hard Melody sort en France dans une belle édition. Et quand, pour le cinquantième anniversaire du traité d’amitié Franco-Chinois, Michel Jans organise une expo, il découvre une jeune auteure nommée Zao Dao !
Zao Dao dont le livre pourrait rappeler une certaine forme de Lianhuanhua, puisqu’il garde le format d’un dessin par page. Le Lianhuanhua reprend du poil de la bête ?
La jeune femme nous répond qu’elle ne voit pas beaucoup de Lianhuanhua en Chine aujourd’hui. Elle a découvert ce format enfant. Ce fut son premier contact avec la BD. Elle réalisait plutôt des peintures à l’encre. Mais Zao reconnaît l’influence du Manhua et du Lianhuanhua sur ses propres BD.
Laurent Melikian se tourne alors vers Wang Lin pour lui demander quelle est, à ses yeux, la différence entre les deux formats.
L’agent répond simplement que le Manhua serait l’équivalent du film tandis que le Lianhuanhua celui de l’opéra de Pékin.
Puis viennent les échanges avec le public. Un curieux s’enquiert des règles imposées par le gouvernement. Wang Lin éclaire sa lanterne. En tant qu’éditeur, tant qu’il ne s’agit pas de sujets traitant de la violence, du sexe, de la religion ou de la politique, tout est permis !
Devant l’étonnement du public, Laurent Melikian rappelle que Wang a réussi à faire publier une BD sur l’homosexualité. Il ajoute qu’il existe beaucoup d’auto-censure.
A la question du public concernant l’existence d’un marché autour des planches originales et de collectionneurs, Wang Lin nous apprend que 95% des auteurs des années quatre-vingt n’écrivent plus. Des fascicules qu’on lisait pour un centime d’euro valent aujourd’hui trente-cinq euros. Oui, il y a un marché de collectionneurs, mais il concerne cinq à dix mille personnes sur un milliard d’habitants en Chine.
Laurent Mélikian complète en rappelant que les planches originales d’un Linhuanhua appelé Le Ruban Rouge de la Terre ont été vendues à plus de douze millions d’euros.
Le Ruban Rouge de la terre - enfin, un extrait -, un Liua huanhua de Shen Yaoyi
Zao Dao répond à la question suivante - à savoir si ses BD sont facilement accessibles pour le public - que oui, son public est composé à 70% de jeunes, et son travail est bien accueilli. Wang Lin précise en riant que les BD de Zao Dao ne sont pas si facilement accessibles, puisqu’elles sont vendues comme des petits pains dès la sortie et qu’il devient donc très dur d’en trouver après !
La dernière question porte sur les festivals BD en Chine.
Wang explique qu’il existe beaucoup de festivals BD en Chine mais à l’inverse de la France, ils mélangent plusieurs disciplines comme le jeu vidéo et le cosplay. Le public est plus adolescent ou enfant, à la différence de l’Europe, où il y a beaucoup d’adultes.
Laurent Melikian a vu des festivals en Chine et confirme qu’il y a de tout, comme en France. L’offre peut aller de festivals dans l’esprit du Comic Con à Quai des bulles ! Mais ce qui l’a frappé, c’est que le festival de BD de Hongzhu, par exemple, a brassé plus de deux millions de visiteurs ! Ce qui va bien au-delà de ce que voient défiler les festivals français.
Laurent finit en parlant de la BD Regards croisés publiée par Mosquito, qui mélange des regards d’auteurs français sur la Chine et des regards d’auteurs chinois sur la France. Une belle initiative qu’il nous encourage à aller lire.
Ainsi se finit cette conférence et pour la compléter, nous sommes allés faire un tour dans la salle voisine où se tenait l’exposition sur la BD Chinoise ! Et là, que de beauté devant nos yeux ébahis !
Une scénographie minimale comparée aux expos Fluide Glacial ou Nicoby mais sur des cloisons noires, s’affichent des planches, des dessins, des illustrations et à chaque auteur, un petit panneau de présentation. Avec quelque grandes reproductions ici et là.
Au programme, Pang Bangben, Li Kun Wu, Wang Kewei, Lu Bo, Nie Chongrui, Zhao Zhicheng « Golo », Yang Weilin, Wang He, Wu Qing Song, Liu Wei, Lu Ming, Zao Dao et Zhang Xiaoyu soit treize auteurs !
Le charme de cette exposition réside dans les styles différents des dessinateurs exposés, du dessin contemporain hyperréaliste aux illustrations fantastiques colorées, c’est un beau panel qui nous est proposé.
L’exposition s’ouvre sur la magnificence des affiches de Zhang Xiaoyu qui nous croque une Chine traditionnelle médiévale, avec un trait précis et des couleurs vives.
Bon, l’éclairage nuit un peu à la lisibilité, mais on sent le beau dessin !
Puis vient le dessin hyperréaliste de Pang Bangben, avec des extraits de certain de ses Liuanhuanhua.
Pang Bangben, présentation et un dessin légèrement renversant.
On enchaîne avec un dessinateur plus connu en France, Li Kun Wu, dont la Trilogie Chinoise est arrivé jusqu’à nous. Dessins en noir et blanc de personnes passant devant un mur orné d’une longue fresque... en couleurs !
Le mur de Li Kun Wu.
Wang Kewei prend la relève avec des planches illustrant la Seconde Guerre mondiale, d’un noir et blanc très brut.
Les dessins brut de Wang Kewei.
Puis Bo Lu avec sa Bataille de Shanghai, tout en noir et blanc, illustrant aussi la Seconde Guerre mondiale, dessin dense, traits fouillés, agréable sur deux planches, mais parfois oppressant sur tout un album.
Des planches de Bo Lu.
C’est Nie Chongrui qui prend la suite avec des planches agrandies d’un noir et blanc très réaliste issues de La Belle du Temple Hanté.
Les dessins de Nie Chongrui, dans la mouvance du Manhua.
Zhao Zicheng vient contraster avec le noir et blanc précédent dans des dessins au trait manga et aux couleurs pastels douces et reposantes extraits de La Balade de Yaya !
Des illustrations colorées de Zhao Zicheng, dit « Golo ».
Weng Weilin nous propose ensuite de grands dessins couleur ou noir et blanc, très vivants, de situations dignes de la meilleure heroic-fantasy !
Les dessins étonnants de Weng Weilin.
Wang He nous offre des dessins plus contemporains, aux couleurs douces comme des aquarelles, faisant intervenir habilement le blanc de la page pour donner vie à des situations curieuses.
Wang He, noir et blanc, couleur, talent !
Wu Qing Song est représenté par deux belles planches, une en noir et blanc et l’autre en couleur, au découpage raffiné et dynamique !
Une très belle planche de Wu Qing Song, édité en France pour Shi Xiu.
Liu Wei nous ramène dans une ambiance de polar contemporain au noir et blanc tranché et sec, tandis qu’une deuxième planche offre un trait plus proche des ombres du fusain, créant une ambiance plus douce.
Le trait noir et blanc de Liu Wei.
Lu Ming s’impose par des planches aux dessins noir et blanc, tirant vers des ambiances assez angoissantes par ses plans serrés. Puis ce sont des portraits toujours noir et blanc, mais au contraste plus marqué.
Les portraits de Lu Ming.
Le tour se finit donc avec Zao Dao et ses illustrations magnifiques, aux couleurs éclatantes ou au noir et blanc fin et précis.
Un paysage époustouflant de Zao Dao !
Cette tournée trop courte nous laisse sur notre faim, le seul reproche que l’on pouvait faire à cette exposition. Avec peut-être l’absence aussi des BD des auteurs exposés que l’on aurait aimé feuilleter et pas juste contempler derrière des plaques de verre.
Dur de feuilleter pour se faire une idée.
En tout cas, nous espérons que ce grand tour du côte de l’Autre BD vous aura donner envie de faire le voyage. Ou au moins, de tenter le détour chez votre libraire...
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