Bonjour tristesse
Le 29 janvier 2010
Chaque jour est une fête : où comment les femmes libanaises sont honorées par un long-métrage qui expose leur force, leur courage et leur singulière beauté.
- Réalisateur : Dima El-Horr
- Acteurs : Hiam Abbass, Manal Khader, Raïa Haïdar
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand, Libanais
- Date de sortie : 27 janvier 2010
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– Durée : 1h25mn
– Titre original : Every day is a holiday}
Chaque jour est une fête : où comment les femmes libanaises sont honorées par un long-métrage qui expose leur force, leur courage et leur singulière beauté.
L’argument : C’est le jour de la fête de l’indépendance du Liban : 3 femmes qui ne se connaissent pas prennent un même bus qui va les emmener à la prison située dans l’arrière-pays. Au milieu de cette terre aride, parsemée de mines et de rêves décapités, le voyage devient la quête de leur propre indépendance.
Notre avis : Le récit s’amorce avec un accident de car. Le conducteur est assassiné d’une balle dans la tête par un tireur embusqué. Le véhicule est uniquement occupé par des femmes. Elles sont en route vers une prison d’hommes pour revoir leur époux ou compagnon, leur frère ou encore leur père. Toutes mobilisent une partie de leur jeunesse et de leur vie pour se consacrer à celle d’un proche prisonnier ; un homme absent. Mais peuvent-elles réellement leur en vouloir ? La majorité de ces messieurs ont commis des larcins pour survivre dans un pays encore récemment marqué par la guerre avec Israël en 2006, ce qui a considérablement dégradé leur situation sociale au quotidien.
- © Sophie Dulac Distribution
Chacune des femmes de ce long-métrage, et particulièrement les trois héroïnes, vivent dans l’incertitude. Ce sont elles les vraies victimes. Des oubliées, contraintes de subir une vie qu’elles n’ont pas souhaitée. Lorsque le car s’arrête et qu’elles sont obligées d’en sortir et de rentrer par leurs propres moyens, une échappatoire s’offre à elles. Une parenthèse enchantée. Qu’il s’agisse d’une fuite en avant dans le désert ou d’une quête d’émancipation, peu importe : elles sont libres. Pour la première fois de leur existence, elles ont le choix.
Le temps est long et lent dans Chaque jour est une fête. Mais comment faire autrement au Liban, dans ce pays en suspens, où les avancées des droits de la femme sont au point mort ? Ce long-métrage leur donne la part belle, les fait exister. La cinéaste dévoile leurs corps : les mains, leurs chevilles. La caméra s’attarde entre les jambes de l’une d’entre elles ; non pour dévoiler son anatomie qui ne nous est pas montrée mais pour se rapprocher au plus près de l’individu. Alors que le paysage étendu s’offre à notre vue, l’infini ne représente plus la perte mais bien une lueur d’espoir et l’évasion.
- © Sophie Dulac Distribution
Belles et vigoureuses, les protagonistes de Chaque jour est une fête existent car elles avancent coûte que coûte face à l’adversité. Devant tant de finesse et une approche de la femme aussi sensible, on demeure admiratif et durablement ému.
- © Sophie Dulac Distribution
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