Le 27 juin 2023
Omar Khayyâm est l’auteur de ces poèmes. Astronome, mathématicien et philosophe, il est un des grands penseurs persans du douzième siècle. Longtemps ignorés, car remettant en cause une partie de sa religion, ces quatrains furent redécouverts bien des années après sa mort, mais d’autres nouveaux écrits se greffèrent à ce qui devint les Robâïât. Gilbert Lazard nous propose un tri parmi tout ce qui fut attribué au poète sans qu’il en soit l’auteur, pour revenir aux sources. Le tout dans une nouvelle traduction. L’ouvrage constitue une belle leçon d’épicurisme.
- Auteur : Omar Khayyâm
- Collection : connaissance de l’Orient
- Editeur : Gallimard
- Genre : poésie
- Nationalité : Française
- Traducteur : Gilbert Lazard
- Date de sortie : 18 mai 2023
- Plus d'informations : Ste de l’éditeur
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Résumé : L’ouvrage propose une centaine de poèmes courts, véritable ode à l’amour de la vie, mais aussi conscience pressante de l’inéluctabilité de la mort. Devant cette impasse, autant profiter de l’amour, du vin et des amis de notre vivant, car une fois notre temps sur terre terminé, cela ne sera plus possible.
Critique : Ces quatrains constituent un autre pan de la vie d’Omar Khayyâm, connu pour être un des grands physiciens et mathématiciens de la Perse. Son pays a préféré mettre de côté pendant longtemps ces variations littéraires peu en accord avec la vision du monde de l’Islam.
Mais aujourd’hui, nous avons la chance de découvrir, dans une réédition bilingue, ces quelques poèmes qui dévoilent un homme entre deux eaux. Sa mélancolie, liée au fait que la vie ne nous appartient pas, et que nous passons tels des éphémères sur Terre, est confrontée à son besoin de vivre et de profiter de ce que le monde peut nous offrir.
Le poète avance avec des symboles. Le vin n’est pas juste une incitation à festoyer, il est aussi un moyen de signifier une forme du bonheur, dans le partage. De même, la carafe qui le contient, modelée à partir de la terre, rappelle que l’homme, une fois redevenu poussière, pourrait retrouver ses cendres parmi les éléments ayant servi à créer le récipient.
Pour Khayyâm, le bonheur est de ce monde et nul ne sait ce qu’il y a de l’autre côté, à part le néant. Alors profitons des amis tant qu’ils sont là, de l’amour tant qu’on peut le trouver, et de la vie tant qu’elle ne nous a pas abandonnés.
Tout cela, Omar Khayyâm nous le dit avec talent, dans des poèmes courts, traduits sous forme d’octosyllabes. Quatre vers de huit pieds forment des quatrains qui déclinent ces thématiques à l’infini.
Pour celles et ceux qui parlent persan, cette édition bilingue propose en face à face le poème original et la traduction de Gilbert Lazard.
L’introduction nous raconte l’homme, mais aussi l’histoire de son œuvre à travers les âges. Il est important de la lire afin de profiter des Robâïât, car ce texte est riche d’informations et de précisions concernant les symboliques utilisées.
Une fois ce livre terminé, on recommande de le reprendre de temps en temps, en l’ouvrant au hasard, pour relire une poésie, souffler, réfléchir. En effet, le message d’Omar Khayyâm est toujours d’actualité. Il nous rappelle que la vie est fragile et qu’il faut prendre le temps de la partager avec ceux et celles que l’on aime. Tout simplement parce qu’après, il sera trop tard. Dans notre course incessante contre le temps, il est bon parfois de se rappeler ce qui est important.
Cent un quatrains de libre pensée (Robâïât) est un recueil de poèmes de Omar Khayyâm, présentés dans une nouvelle traduction. L’occasion de découvrir ce classique de la littérature persane, et peut-être de prendre du recul sur nos vies.
112 pages – 8€
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