Cemetery of splendour (Rak ti khon kaen) : le nouveau Weerasethakul dans la catégorie "Un certain regard"

Le vainqueur de la Palme d’Or avec Oncle Boonmee en 2010 n’a pas été sélectionné en compétition officielle mais concourt dans la catégorie Un certain regard.

L’argument : Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune médium qui utilise ses pouvoirs pour aider les proches à communiquer avec les hommes endormis.
Un jour, Jenjira trouve le journal intime de Itt, couvert d’écrits et de croquis étranges. Peut-être existe-t-il une connexion entre l’énigmatique syndrome des soldats et le site ancien mythique qui s’étend sous l’école ? La magie, la guérison, la romance et les rêves se mêlent sur la fragile route de Jenjira vers une conscience profonde d’elle-même et du monde qui l’entoure.

Notes : Weerasethakul est un habitué du palmarès cannois. Avant la palme d’or remportée par Oncle Boonmee, Blissfully yours avait eu le prix de la catégorie Un certain regard en 2002 et Tropical Malady avait été récompensé du Prix du jury en 2004. Il aurait donc été logique de retrouver Weerasethakul en compétition officielle mais Thierry Fremaux en a décidé autrement.

@Pyramide distribution

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On ne saurait lui reprocher ce choix. L’absence de Weerasethakul permet de donner leur chance à de nouveaux réalisateurs. D’autre part Cannes a déjà fait beaucoup pour le réalisateur thaïlandais et la Palme d’or a été pour lui un formidable tremplin. On espère simplement que le désamour du public pour Oncle Boonmee (125000 entrées France) n’ait pas joué dans cette non sélection car on aime à penser que le festival de Cannes reste un formidable outil de promotion d’une vision exigeante du cinéma hors de toute considération commerciale.

@Pyramide distribution

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Le cinéma de Weerasethakul s’avère merveilleux si on accepte de quitter les sentiers balisés pour se plonger dans la réalité et le merveilleux d’une culture très peu connue : celle de la Thaïlande. Le goût de Weerasethakul pour l’exploration des rêves en fait un peu l’équivalent asiatique de David Lynch (avec la jungle remplaçant la topographie américaine). Les deux réalisateurs ont en commun de ne pas se limiter au cinéma. Leur oeuvre est irriguée par leur vision de plasticien, ce qui leur confère à la fois un côté atypique et une forte puissance évocatrice.