Le 2 juin 2022
- Scénariste : Alicia Jaraba>
- Dessinateur : Alicia Jaraba
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 30 mars 2022
- Durée : 1
Alicia Jaraba écrit et dessine cette histoire explorant la vie de celle que l’histoire retiendra comme « La Malinche ». Elle nous propose un autre point de vue que le simple déroulé historique, l’histoire d’une femme confrontée à des choix complexes.
Résumé : {Celle qui parle} nous entraîne en 1519, dans l’Amérique à l’époque de la conquête espagnole. Nous suivons une jeune femme, Malillani, qui court dans la forêt alors qu’une explosion tonne au loin. Le récit remonte ensuite huit ans en arrière pour découvrir la jeunesse de Malinalli, dans son petit village d’Oluta, en Amérique centrale. Elle se cache avec d’autres femmes dans les arbres alors que les Aztèques viennent chercher les villageois pour les sacrifier à leurs dieux...
Critique : Cette bande dessinée inspirée de faits réels revient sur la vie de Malinali, traductrice d’Hernan Cortés afin qu’il communique avec les différents peuples de ce nouveau continent. Elle aurait été également sa conseillère. Alice Jaraba s’empare du personnage et remplit les zones d’ombre pour nous offrir sa version de la vie de « La Malinche » comme elle était surnommée. Ce personnage ambigu, vue comme celle qui aurait évité des massacres ou bien celle qui aurait vendu les peuples d’Amérique centrale à Cortés, dont nous avons peu de traces, fait que notre point de vue, plus de cinq siècles plus tard, a peu de points d’appui.
Mais cela n’a pas arrêté Alice Jaraba qui nous dresse un beau portrait. Remontant à son enfance à Oluta, quand elle est cédée en tant qu’esclave, jusqu’à son retour dans son village natal des années plus tard.
Sans connaître sa destinée, on suit Malinalli et on s’attache à elle. Ses doutes, ses inquiétudes, ses craintes, ses espoirs nous parlent, malgré la distance et le temps qui nous séparent de sa vie. Le personnage est tracé avec ses paradoxes, et on découvre aussi la perception que son entourage a d’elle. À travers les épreuves qu’elles traversent, on comprend d’autant mieux les cultures d’Amérique centrale, ainsi que l’histoire de la conquête enfin, d’une partie de la conquête. Sur sa route, Malinalli rencontre d’autres personnages, avec qui elle va se lier, puis s’éloigner. Autant de points de vue différents sur la vie, autant d’histoires difficiles, autant de caractères qui viennent encore enrichir ce récit fleuve.
Alicia Jaraba – Grand Angle
Au dessin, Alice Jaraba choisit un style semi-réaliste. Elle utilise un trait fin qui garde une sorte de légèreté, de vibration donnant un peu de vie à ses personnages et à ses décors. Ce même trait sert pour entourer les cases les cases, créant des à-coups qui font qu’aucune n’est vraiment droite.
L’histoire se découpe en chapitres ornés d’une carte où la localisation principale de l’action est entourée, on suit ainsi les déplacements de Malinalli.
Les couleurs se mettent souvent au service des scènes. Alors qu’on les différents protagonistes parlent entre eux, le fond glisse du rouge au vert, du blanc au bleu. Les jours passent et le ciel évolue, du bleu écrasant de chaleur, au rose du soir, puis viennent les violets nocturnes, les ocres d’une autre journée. La composition se découpe en cases serrées et de tailles variées, certaines s’affranchissant des contours.
Celle qui parle est une belle BD qui revient sur un personnage historique pour recréer une partie de sa vie et imaginer ce qu’elle a traversée. Alice Jaraba nous raconte une vie de Malinalli, qu’elle construit à partir du mythe de « La Malinche » et de ses propres recherches.
216 pages – 24,90 €
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Galerie photos
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