Le 29 décembre 2022
- Réalisateur : Ruggero Deodato
- Acteurs : Robert Kerman, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Salvatore Basile, Luca Barbareschi, Carl Gabriel Yorke
- Genre : Épouvante-horreur, Cannibales, Documenteur / Found-footage, Gore
- Nationalité : Italien, Colombien
- Distributeur : Eurogroup
- Durée : 1h35mn
- Box-office : 645.841 entrées France / 88.769 entrées P.P.
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement
- Date de sortie : 22 avril 1981
Critique : Ancien assistant de Rossellini ou Corbucci, Ruggero Deodato s’était lancé dans la réalisation en 1968, pour des productions de genre dans le domaine de la comédie érotique historique (Faut pas jouer avec les vierges, 1969), du drame sportif (Le dernier souffle, 1978) ou du film d’action (SOS Concorde, 1979). Cannibal Holocaust est son long métrage le plus célèbre, et l’une des œuvres à la fois les plus cultes et controversées du septième art. Le réalisateur s’était déjà essayé au film d’épouvante cannibale avec Le dernier monde cannibale (1978), d’une violence inouïe. Cannibal Holocaust pousse le curseur encore plus loin à travers un récit à plusieurs niveaux découpé en deux parties principales. Après un prologue montrant des actualités télévisées sur la disparition de jeunes reporters américains en Amazonie, l’histoire est d’abord axée sur l’expédition menée par un scientifique et des militaires pour tenter de retrouver la trace des jeunes gens. La seconde partie, se déroulant à New York, essentiellement dans un studio de télévision, permet de découvrir le contenu du reportage de l’équipe disparue, expliquant les circonstances de leur fin tragique.
- © 1980 F.D. Cinematografica. Tous droits réservés.
Le premier tiers du métrage pourra laisser perplexe, avec des prises de vue documentaires réelles incrustées maladroitement dans la narration, faisant passer le film pour une étrange tranche de série Z, quelque part entre les productions Ed Wood et un épisode de la série télévisée Daktari. Et l’on ne sait trop si le racisme ambiant et l’ethnocentrisme des personnages sont à prendre au premier degré ou font l’objet d’une réelle dénonciation de la part de Deodato. Mais des scènes de suspense en milieu hostile et des effets gore particulièrement réussis hissent très vite le métrage au niveau d’un Délivrance. Et le second segment donne tout son sens au métrage, par une série de flashback en forme de faux cinéma-vérité, permettant au film d’horreur de prendre une nouvelle dimension, tout en permettant de cerner les intentions réelles du réalisateur. Deodato a déclaré avoir voulu tourner ce film après avoir vu son fils confronté à diverses images choc télévisuelles, présentées au spectateur sans recul. Pour cela, il a souhaité réaliser une fiction en reculant les limites de l’horreur, avec pour but de dégager une réflexion sur l’éthique journalistique. On est en droit de juger son point de vue un brin hypocrite, Deodato jouant lui-même sur le sensationnalisme et misant sur le voyeurisme de son public.
- © 1980 F.D. Cinematografica. Tous droits réservés.
Il n’empêche que son film est d’une redoutable efficacité, même s’il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Car il est clair que Cannibal Holocauste regorge de scènes éprouvantes, de séances de tortures en viols collectifs, en passant par des massacres d’animaux (filmés sans trucage, ce qui sera reproché au cinéaste, et ce qu’il regrettera par la suite). Après La nuit des morts vivants et Massacre à la tronçonneuse, le cinéma d’horreur entrait définitivement dans une nouvelle ère… Le film suscita un scandale à sa sortie en salle, Deodato ayant été accusé par les tribunaux d’avoir réalisé un long métrage obscène et même d’avoir assassiné des acteurs pour les besoins de la narration, ce dont il fut obligé de se disculper… L’œuvre fut présentée en France dans une version censurée interdite aux moins de seize ans. Sa sortie en DVD en version intégrale inédite (2004) sera assortie d’une interdiction aux moins de dix-huit ans. La réputation sulfureuse du film ne s’est pas évaporé, et Cannibale Holocaust est aujourd’hui un étalon du genre, auprès duquel Le projet Blair Witch ou la série des [REC] apparaissent comme des bluettes adolescentes.
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nmp 3 mai 2007
Cannibal Holocaust - Ruggero Deodato - critique
Un film qui m’a surprise par sa cadence de suspens,ce film est à la fois prenant et horifiant il raconte l’ histoire de reporters et de canibalismes.Ames sensibles s’ abstenir.