Dans les bas-fonds de l’Amérique atteinte de plein fouet par la crise
Le 24 mai 2012
Treizième film en compétition officielle (sera-ce un chiffre porte-bonheur ?!), le troisième opus du cinéaste virtuose Andrew Dominik a-t-il créé la sensation tant annoncée ; indépendamment de la venue de Brad Pitt ? Notre avis à chaud.
- Réalisateur : Andrew Dominik
- Acteurs : Brad Pitt, Ray Liotta, James Gandolfini , Richard Jenkins, Ben Mendelsohn, Scoot McNairy
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h44mn
- Titre original : Killing them softly
- Date de sortie : 17 octobre 2012
- Festival : Festival de Cannes 2012
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Treizième film en compétition officielle (sera-ce un chiffre porte-bonheur ?!), le troisième opus du cinéaste virtuose Andrew Dominik a-t-il créé la sensation tant annoncée ; indépendamment de la venue de Brad Pitt ? Notre avis à chaud.
L’argument : Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère...
Notre avis : À Cannes, tout le monde attendait impatiemment l’arrivée de Brad Pitt, venant y défendre Killing them softly. Pour le cinéphile pur et dur, cependant, l’attente se situait dans la façon dont Andrew Dominik allait être apte à poursuivre un parcours décidément sans fausses notes jusqu’à maintenant. Amorcé avec le portrait sans concession des frasques du serial killer australien Chopper, auréolé de nombreux prix à travers le monde, le réalisateur d’origine néo-zélandaise est sur toutes les lèvres dès son film suivant, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, western crépusculaire, salué par la critique pour son approche hypnotique et stylisée. D’entrée de jeu, il saute aux yeux que Killing them softly s’inscrit dans la continuité logique de sa première collaboration avec Brad Pitt, laquelle s’efforçait de briser les mythes fondateurs de l’Amérique ; dès lors que cette nation s’est bâtie sur les terres imprégnées du sang de la violence. Par son regard extérieur (en raison de sa nationalité), le réalisateur se paye le luxe de flinguer une Amérique parvenue au faîte de sa gloire, touchée en plein cœur par une crise économique sans précédent, au moment où la campagne présidentielle entre Obama et McCain bat son plein. Ce contexte socio-économique de désespoir généralisé, non sans rappeler le tout aussi inquiétant Taxi driver de Scorsese, lui permet de brosser le portrait sans concession de la petite frappe, teinté d’ironie et d’un rythme de parole à donner la migraine, prospérant dans les bas-fonds de la criminalité. Côtoyant l’univers mafieux, cher à Scorsese et aux Soprano (la présence évidente de James "Tony Soprano" Gandolfini), celui de Tarantino (avec ses dialogues au phrasé rapide) et des frères Coen (pour le portrait de loosers cupides), le virtuose Andrew Dominik parvient à s’en démarquer en apportant sa touche personnelle marquée par une violence exacerbée. Le Prix de la mise en scène semble à portée de main.
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