Le 7 juillet 2024
- Scénariste : Scott Snyder>
- Dessinateur : Dan Panosian
- Collection : Contrebande
- Genre : Fantastique, Western, Horreur
- Editeur : Delcourt
- Famille : Comics
- Date de sortie : 22 mai 2024
Une plongée dans le noir d’un western fantastique haletant
Résumé : Dans l’Utah, en 1891, un marshal fédéral arrive à Canary, une ville qu’il connait mais dont il ne voulait plus entendre parler. Des gens commencent à perdre les pédales, un jeune garçon ayant par exemple assassiné son institutrice de sang-froid. Un rapport avec une mine fermée depuis des années semble peu à peu se dessiner...
Critique : Au moment de voir ce marshall badass, au masque rappelant Call of Duty, s’embrouiller avec des familles ravagées par la folie, un serial-killer mystique puis des démons venus d’outre-tombe, dans un western de sang et de souffrance, on se souvient qu’un auteur avait avant Scott Snyder développé tout cela, le cultissime Hyung Min-woo. Alors évidemment, Canary n’est pas Priest, ne serait-ce que par sa longueur, puisque Canary est un récit complet qui se tient en 160 pages, contrairement au manhwa inachevé. Il y a toutefois des similitudes, comme ce héros qui a perdu ses attaches, une puissance maléfique enterrée et des sbires à sa solde... Pour autant, certains détails divergent : le marshall est bel et bien humain, et son passé est d’ailleurs touchant, comme en témoigne ce court flash-back d’une intensité dramatique folle qui montre sa maison envahie par les serpents, les armes n’ont pas besoin d’être bénite car le côté chrétien et biblique est absent de ce comic. Du coup, la fraîcheur est plus nette, le scénario moins cathartique, l’issue moins fatale... Encore que. Avec une dizaine de personnages bien définis et tous intéressants, notamment les adjuvants, ce Canary développe un scénario complet et bien amené.
- © Delcourt / Panosian
Le dessin de Dan Panosian est désormais reconnu et reconnaissable par tous les amateurs de comics. Fait de décors sombres et denses, d’une action précise et vive, de personnages insondables et crispants, ce ton entre fantastique et horreur qu’il a su glisser dans le western est aussi puissant qu’attractif, comme si tout (le saloon, la mine, les revolvers) avait été conçu pour cette ambiance. En effet, même si le masque n’apporte pas grand chose à l’histoire, il donne un aspect très moderne, comme une foule de détails, à l’ensemble de l’œuvre, pour faire resurgir un Far West plus actuel (raciste, misogyne, fermé, de quoi nous renvoyer l’actualité en pleine figure) et aussi plus vrai. Les zones d’ombre sont ici réelles, poussées dans leur retranchement pour en faire sortir l’inhumain et le Mal, et le dessin y participe vraiment.
- © Delcourt / Panosian
Western fantastique aux allures de cheminement vers les abysses, ce Canary porte mal son nom puisqu’il impose des oiseaux de mauvais augure, faisant la part belle aux meurtres, aux secrets et aux horreurs, pour en faire un comic de son temps.
160 pages – 17,50 €
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Galerie photos
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