Le 10 juillet 2019
Un film d’aventures soigné mais assez banal, sauvé par le génial Orson Welles dans un numéro hors norme.
- Réalisateurs : Orson Welles - Gregory Ratoff
- Acteurs : Orson Welles, Akim Tamiroff, Valentina Cortese, Frank Latimore, Nancy Guild, Margot Grahame
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h45mn
- Titre original : Black Magic
- Date de sortie : 5 avril 1950
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Résumé : L’histoire du célèbre charlatan Cagliostro et de sa soif de pouvoir dans l’Italie du XVIIIe siècle.
Notre avis : C’est Alexandre Dumas lui-même qui introduit la narration, expliquant à son fils qu’il est possédé par le personnage de Cagliostro sur lequel il cherche à écrire : périodiquement sa voix revient pour préciser, informer ou commenter une intrigue soit-disant historique. Dramatisation initiale que le film explique difficilement, tant la suite d’aventures se borne à une succession de péripéties mâtinées d’hypnotisme. Rien là qui puisse susciter la peur ou la passion.
Signé par le bien oublié Gregory Ratoff, le film raconte la vie de Balsamo, telle que Dumas la réinventa, et son désir de vengeance à partir de la pendaison de ses parents. Si les premières séquences comportent quelques beaux moments et une certaine force, l’ascension du héros et sa participation au complot contre le roi, doublées d’une histoire d’amour qui se voudrait puissante, souffrent d’un manque de rythme évident ; le statisme qui encombre la majeure partie du métrage ajoute à la frustration devant ce qui aurait pu être trépidant. Heureusement, la dernière séquence, au tribunal, tout en ombres élaborées, est traversée par un souffle revigorant ; mais il faut en passer par des dialogues patauds et des retournements sans grand intérêt. « Il est permis de violer l’histoire, à condition de lui faire un enfant », disait Dumas. Encore faut-il que cet enfant soit porté par un dynamisme, une vision qu’on peine à discerner ici.
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Et pourtant, que Cagliostro est soigné ! Des décors étouffants à l’éclairage de certaines scènes (voir par exemple celle de Balsamo dans la tombe), nombre d’images tendent vers le tableau composé, magnifique en lui-même, mais décidément plus pictural que cinématographique. On sent parfois la patte de Welles qui, simple acteur au départ, aurait trempé dans le scénario et la mise en scène. Mais trop souvent c’est le décorum qui l’emporte, figé et glacé. En outre, le film n’est pas sauvé par une interprétation assez fade au sommet de laquelle le réalisateur de Citizen Kane joue de son charisme et de sa voix, jamais loin du cabotinage. Il demeure la raison principale de voir ce film désuet, qui pâtit encore de trucages éculés comme la surimpression. Quant à l’explication de la Révolution ou l’histoire de sosie, elle ressortissent du roman-photo, souvent plaisant, mais tout de même très mineur.
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