Le 4 avril 2023
Un premier film réussi pour Guillaume Bureau qui, bien que s’inspirant de deux faits divers réels au lendemain de la Grande Guerre, nous livre un récit à la beauté intemporelle.
- Réalisateur : Guillaume Bureau
- Acteurs : Leïla Bekhti, Louise Bourgoin, Karim Leklou, Jean-Charles Clichet, Véronique Ruggia Saura, Ghislain de Fonclare
- Genre : Drame historique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Bac Films
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 5 avril 2023
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Résumé : Julien Delaunay a disparu sur un champ de bataille de la Grande Guerre. Sa femme, Julie ne croit pas qu’il soit mort. Et quand la presse publie le portrait d’un homme amnésique, elle est certaine de reconnaître Julien. Ils se retrouvent et réapprennent à s’aimer. Mais une autre femme réclame cet homme comme étant son mari.
Critique : Guillaume Bureau, réalisateur nivernais, travaille sur C’est mon homme depuis 2013. Le résultat définitif est à la hauteur de ses efforts conjugués à ceux de son équipe technique. Comme il l’a dit lui-même, dans une récente interview pour notre site, son film appartient désormais au spectateur : cette humilité de passer ainsi élégamment le relais est louable. Guillaume Bureau a fait son premier film avec un budget serré et s’est ainsi focalisé sur un nombre restreint de décors mais tous ont été merveilleusement soignés avec un éclairage très souvent intimiste : parmi ses intentions, il voulait certes ancrer son film dans le début des années 1920, comme la fidélité et la beauté des costumes le confirment, mais également lui conférer une existence propre. Cette fiction, pourtant basée sur des faits réels, échappe ainsi à une temporalité figée. Elle est à même d’être comprise par toutes les générations. Elle nous touche au plus profond et ne fait pas uniquement que nous effleurer.
- Copyright Alex Pixelle
- Leïla Bekhti et Karim Leklou dans "C’est mon homme"
Comment ne pas s’attendrir pour le personnage amnésique, campé par Karim Leklou, au regard souvent immense et vide, tiraillé entre le fait d’être Julien et celui d’être Victor, convoité par deux femmes de milieux différents qui reconnaissent en lui leur mari ? Si Leïla Bekhti incarne une photographe issue de la bourgeoisie de province (une partie du film a été tourné en Bourgogne dans des lieux extérieurs préservés), Louise Bourgoin est Frimousse, son nom de scène lorsqu’elle se produit dans un cabaret parisien. Bien qu’émancipées même sur le plan financier, elles peinent à faire pour ne pas dire accepter leur travail de deuil. Ce soldat à la mémoire effacée est invité par chacune d’entre elles à se l’approprier de nouveau via des souvenirs : souvenirs réels ou souvenirs factices, qui sait ? Une chose est sûre, l’une des deux femmes ment, même avec sincérité, et c’est finalement la justice, après la psychiatrie impuissante, qui va attribuer à cet homme sa véritable identité.
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