Six feet under
Le 3 septembre 2011
Cauchemar ultime, Buried est un film d’action dans un cercueil en bois doublé d’une métaphore sur la solitude paradoxale de l’être humain moderne. Avec un grand Ryan Reynolds.
- Réalisateur : Rodrigo Cortés
- Acteur : Ryan Reynolds
- Genre : Thriller
- Nationalité : Espagnol
- Durée : 1h34mn
- Date de sortie : 3 novembre 2010
- Plus d'informations : Le site officiel du film
Cauchemar ultime, Buried est un film d’action dans un cercueil en bois doublé d’une métaphore sur la solitude paradoxale de l’être humain moderne. Avec un grand Ryan Reynolds.
L’argument : Ouvrez les yeux. Vous êtes dans un espace clos, sous 1 tonne de terre irakienne avec 90 minutes d’oxygène et pour seule connexion vers l’extérieur un téléphone portable à moitié rechargé. Tel est le destin de Paul, entrepreneur Américain pris en otage et enfermé dans une boîte. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche d’une morte certaine...
Notre avis : Il s’agit sans doute, même pour les non claustrophobes, du pire cauchemar que l’on puisse imaginer : être enterré vivant. Cette situation insoutenable a rarement été développée au cinéma sauf, bien entendu, dans Kill Bill vol. 2 avec cette fameuse scène où Uma Thurman doit s’extirper d’un vieux cercueil en bois, cercueil qui ressemble par ailleurs beaucoup à celui de Ryan Reynolds. Il y a fort à parier que le doué Rodrigo Cortés a pris comme point de départ pour son histoire ce tour de force tarantinesque. Sauf qu’il en fait tout un film avec, comme règle principale, celle de ne jamais remonter à la surface. Nous sommes donc enfermés avec Reynolds pendant 90 minutes, quasiment en temps réels (quelques fondus viennent semer le doute) avec ce sentiment d’assister à une expérience cinématographique inédite. Nous insistons sur le terme « cinématographique » car il convient de souligner, à l’heure du home cinéma et du piratage, que Buried est l’un des rares films, hors 3D, dont la vision nécessite vraiment d’être dans une salle de cinéma pour l’apprécier à sa juste valeur. Nous avions déjà pu le constater pour la scène d’Uma Thurman précédemment citée, elle était beaucoup moins impressionnante dans notre salon qu’au cinoche puisque les conditions d’ « enfermement » ne sont tout simplement pas les mêmes. Le silence d’une salle de cinéma, le noir total et la configuration de l’écran sont des atouts majeurs difficiles à recréer chez soi... et c’est tant mieux. Néanmoins, notre principale interrogation avant de voir le film était la suivante : comment Cortés allait-il bien pouvoir nous tenir en haleine dans cette boîte pendant 1h30 ?
- © Rezo Films
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Buried est un film d’action, à échelle réduite certes, mais un film d’action quand même, avec sa dose de suspense et de rebondissements, et dont les principaux éléments sont un crayon, un briquet et un téléphone portable. Chaque mouvement du héros est un calvaire, chacune de ses respirations nous brûle la gorge et chaque coup de fil nous tient en haleine. Malheureusement pour lui, mais heureusement pour nous, on ne voit donc pas le temps passer et c’est une réelle prouesse, aussi bien scénaristique que technique. Le travail sur l’éclairage et surtout sur le son est absolument remarquable. La musique, fortement inspirée des œuvres de Bernard Hermann, est d’une efficacité redoutable. Le générique est d’ailleurs hitchcockien en diable.
Mais le film ne se résume pas simplement à l’équation minimum d’effets = maximum d’efficacité. Il se double également d’une légère mais pertinente réflexion sur la solitude, l’incompréhension et l’incapacité de l’être humain à communiquer malgré l’emploi d’outils technologiques censés le relier à ses congénères. Le personnage de Reynolds a beau être enterré dans le fin fond d’un désert irakien, il peut tout de même joindre par portable plusieurs administrations américaines. Mais ce n’est pas pour autant qu’il parvient à se faire comprendre pour obtenir de l’aide. Cruel cynisme kafkaïen, parfois un peu trop appuyé peut-être, mais terriblement savoureux. Demander à une personne en danger de mort son numéro de sécurité sociale en est un bon exemple. Certains creuseront sans doute plus profond (ha ha ha) en voyant dans cette histoire une parabole sur les méfaits du téléphone portable à l’encontre de notre société. Pourquoi pas ?
- © Rezo Films
Au final, malgré quelques broutilles superflues (ralentis et flashbacks sonores), Buried est une grande réussite qui doit aussi beaucoup à son unique interprète. Voué à une carrière hollywoodienne de seconde zone, Ryan Reynolds prouve qu’il sait faire des choix intéressants et qu’il les assume avec beaucoup de talent. La naissance d’un grand acteur à suivre ? Peut-être. En tous cas, ce film ne sera pas son tombeau.
La bande-annonce : ICI
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Jujulcactus 5 décembre 2010
Buried - la critique
Comment ne pas être intrigué par ce « Buried » ? Film qui a marqué les spectateurs de nombreux festivals pour son originalité, 1h30 avec un seul homme dans un seul cercueil. Ce « film-concept » mérite les honneurs car il tiens ses promesses jusqu’à la fin. Si le début est un peu lent, que quelques petites incohérences viennent s’y glisser, le film gagne en tension et en intérêt dans sa progression permettant au spectateur de ne pas se lasser de cette boîte et de son son personnage convaincant (interprété par Ryan Reynolds) filmés sous tous les angles. S’il dégage une certaine puissance, c’est surtout pour sa critique virulente de la société américaine, appuyé par une fin édifiante presque drôle... A découvrir.