Le 20 octobre 2018
Rien de bien novateur dans cette série largement prévisible, mais une aimable fiction aux ressorts éprouvés.
- Acteurs : Freddie Rodriguez, Michael Weatherly, Geneva Carr, Jaime Lee Kirchner
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Américain
- : Universal Studio Canal Video
- Durée : 15h (23 x 40mn)
- Date de sortie : 22 juin 2018
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– Sortie DVD : le 2 octobre 2018
Résumé : Le docteur Jason Bull est un psychologue et consultant juridique, il s’est spécialisé dans la préparation des témoins en utilisant ses compétences et sa technologie pour déduire les intentions des jurés, de son client et de toutes les personnes impliquées.
Notre avis : Bull fait partie de ces séries dont chaque épisode se clôt par une résolution nette et sans bavures. L’originalité repose alors sur celle du héros, à la manière de Lie to me ou Mentalist, et, dans ces trois cas, le héros en question est un psychologue plus ou moins manipulateur, sûr de lui et quasiment infaillible. Voici donc Jason Bull, qui aide des accusés grâce à une technique, le jury fantôme, et des assistants spécialisés très compétents. La brièveté du format et l’issue obligatoire obligent les scénaristes à une concision parfois haletante, mais au prix de simplifications et de retournements de situation qui peuvent confiner à l’artificiel le plus complet (les criminels découverts au dernier moment …). Selon les épisodes, car ils sont évidemment inégaux, on sera plus ou moins attentifs, plus ou moins passionnés, sans rien de déshonorant ni de remarquable. Mais, il faut l’avouer, le sentiment général est mitigé.
- Copyright CBS
La série n’a qu’une faible identité esthétique : les plans généraux accélérés, les split-screens, rien de très novateur ; en revanche, on apprécie le fait que les pensées des témoins analysées par Bull soient traitées sous forme de monologues. Peu de choses tout de même au regard des clichés, des raccourcis, de la psychologie sommaire, et de la répétition d’une structure quasi immuable. Les scénarios ont beau varier les milieux (le sport, la politique, les jeux vidéo…, avec une prédilection pour les classes aisées), intégrer des notes personnelles (Bull revient dans sa ville natale, travaille avec son ex-femme), ils ne peuvent éviter la sclérose propre à ce type de série. Évidemment, ce caractère routinier a son avantage : on s’y trouve vite à l’aise, à l’abri des surprises et d’un excès de réflexion.
- Copyright CBS
Cela ne saurait suffire si le sujet lui-même ne contenait une ambiguïté morale qui ne cesse de questionner au fur et à mesure des épisodes : car enfin, ce bon Dr Bull, au service de la vérité, passe son temps à manipuler, à se moquer des autorités et des institutions. Il est cynique, sûr de lui. Les autres sont des livres ouverts qu’il peut lire sans défaillance, car, dans la psychologie et la narration américaines, l’humain est entièrement déterminé et réductible à quelques traits qui le définissent et le rendent prévisible. Au fond, Bull est l’héritier de traditions hollywoodiennes : goût du tribunal, héros infaillible, société malade mais que l’on peut améliorer, panégyrique de l’individu opposé à la foule moutonnière, suprématie d’une interprétation comportementaliste, etc. Mais la série n’en fait pas une relecture, si l’on excepte l’habillage moderne, elle s’inscrit plutôt dans une continuité confortable et le fait que Spielberg lui-même soit producteur ne laisse d’étonner.
Pour autant, Bull n’est pas désagréable : certains épisodes comportent assez de suspense pour tenir en haleine, l’humour est parfois efficace, le montage serré donne un dynamisme appréciable, les personnages, certes plutôt lisses, tiennent correctement leur rôle. Rien de nouveau, mais un produit efficace, largement consensuel, qu’on regarde sans ennui.
- Copyright CBS
Les suppléments :
Des trailers, des scènes coupées pas vraiment indispensables, mais aussi un module de 21 minutes qui s’éloigne rarement de la promotion, un autre sur les décors (5mn30) un peu plus intéressant, et un dernier dans lequel l’acteur principal se livre à un long entretien avec un peu d’humour et pas mal de banalités (9mn30). Si l’on ajoute 8 minutes d’un bêtisier qui fait à peine sourire, le bilan de ces bonus est plutôt léger.
L’image :
Propre, lisse, aseptisée, c’est à dire conforme à ce qu’on attend d’une image télévisuelle. En ce sens, la copie est impeccable.
Le son :
Les deux pistes (Dolby Digital 5.1) ont du répondant : la belle précision des dialogues s’accompagne de ponctuations musicales impressionnantes. La VF est soignée.
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