Le 23 septembre 2013
La saison 5 de Breaking Bad débarque en France dans une édition Blu-Ray pleine de bonus. Alors que la série revient le 11 Août aux Etats-Unis, c’est l’occasion de se (re)mettre à jour.
- Acteurs : Bryan Cranston, Dean Norris, Anna Gunn
- Genre : Série télé
- : Sony Pictures Home Entertainment
La saison 5 de Breaking Bad débarque en France dans une édition Blu-Ray pleine de bonus. Alors que la série revient le 11 Août aux Etats-Unis, c’est l’occasion de se (re)mettre à jour.
L’argument : Walter White est professeur de chimie dans un lycée et vit avec son fils handicapé et sa femme enceinte à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Lorsqu’on lui diagnostique un cancer du poumon en phase terminale, tout s’effondre. Il décide alors de mettre en place un laboratoire de méthamphétamine pour subvenir aux besoins de sa famille en s’associant avec un de ses anciens élèves, devenu petit trafiquant.
Notre avis : Du prof de lycée frustré au gangster sans scrupules, il n’y a qu’un pas. Quatre saisons auront suffit à faire de Walter White, loser absolu, un monstre schizophrénique. Breaking Bad est une grande série qui touche à sa fin. Vince Gilligan, qui a dû se résoudre à couper la dernière saison en deux, nous propose ici huit épisodes de haut vol. Entre tension et contemplation, lieux clos et grandes étendues désertiques, Breaking Bad amorce sa chute avec talent.
Gus Fring, l’homme poulet, a perdu. Walter White a encore trompé la mort. Et faute d’ennemis encore vivants, il devient calife à la place du calife. La transformation du personnage arrive à son terme. De l’ancien prof de chimie ne reste qu’une ombre, celle d’un Heisenberg guidé par une dangereuse folie des grandeurs. La saison 4 s’est terminée en apothéose. Elle marque la fin d’un arc narratif important pour le héros comme pour la série. Elle annonce également le début d’un nouveau règne. Mais dans les ruines de l’empire déchu, les fouilles de la DEA pourraient bien y trouver quelques vestiges. L’étau se resserre déjà autour du "King" Heisenberg.
Tout est à refaire pour Jesse et son vieux dictateur de Mr White. Une troisième fois. Et si la situation peut sembler familière, les personnages, eux, ne sont plus les mêmes. L’arrivée de Mike dans l’équipe secoue la monarchie du roi à chapeau. Mais le nouveau trio apparaît d’emblée comme temporaire, perdu d’avance. Jesse, comme l’enfant de parents divorcés, est tiraillé entre ses deux mentors. Il joue les médiateurs, sans vraiment prendre parti. Et même s’il refuse encore d’ouvrir les yeux sur Walt, il sort peu à peu de son emprise. Mieux encore, il glisse, de saison en saison, vers la place laissée vacante par Mr. White : la place du héros. Il incarne désormais la figure « morale » de la série.
La métamorphose de Walter White est complète. Il a déjà rempli son petit local de billets verts. Assez pour une vie entière et quelques réincarnations. "How much is enough ?" lui demande Skyler. Un milliard ne serait sans doute pas assez. A chaque obstacle, ses limites morales se voient repoussées. Etre un salopard, c’est simplement la rançon de la gloire. Cet égo qui le dévore, qui le pousse à continuer, le conduit, inéluctablement, à sa perte.
Rarement une série aura poussé aussi loin le concept d’anti-héros. Arrogant, mégalo, Walter White n’est plus le personnage qu’on aimait voir survivre. Il est enfin, pour son plus grand plaisir, le genre de tyran à qui il devait, jadis, obéir. Et lorsqu’il singe Al Pacino devant Scarface, il s’amuse le plus sérieusement du monde. Loin d’être anodine, cette séquence illustre le nouvel état d’esprit de cet homme qui, enfin prêt à assumer ce qu’il est devenu, en retire une forme de fierté virile. Désormais, il décide, orchestre, il est l’homme tout en haut, il est le grand Heisenberg. Et c’est, de loin, ce pouvoir là qui l’anime, bien avant la richesse. Obsédé par le besoin de dominer l’autre, Walter White s’est perdu lui même. Sa famille, la raison pour laquelle il avait plongé dans cet enfer, s’éloigne inexorablement de lui. Skyler, qui le considère comme un monstre, est une bombe à retardement. Dépressive, presque suicidaire, elle n’attend plus qu’un retour du cancer pour se remettre à vivre, à espérer. Tout ça pour rien, donc. La notion de sacrifice inutile a accompagné la série depuis ses débuts. Tout est vain et temporaire. Chaque réussite est suivie par un échec deux fois plus retentissant. C’est le chien qui court après sa queue. Jusqu’à en mourir. Walter n’a plus rien ni personne. Les apparences qu’il aime travestir ne sauront le sauver lorsque les masques tomberont définitivement. Il sera bientôt minuit et chacun pourra enfin découvrir quelle citrouille pourrie il est. Vivement.
Vince Gilligan et sa « writer’s room » auront su prendre le dernier virage avec une impressionnante dextérité. Tout est maîtrisé, calibré pour que l’on puisse voir et entendre les derniers mécanismes s’enclencher. Rien n’est superflu, dilué dans du remplissage. Le flashforward du début de saison et le cliffhanger de fin promettent une suite épique. Implacable, la série se dirige vers une fin violente, noire, comme la télévision ne nous en offre que très rarement. Rendez-vous le 11 Août pour découvrir comment, aux Etats-Unis, on sait conclure un mythe télévisuel.
LE TEST BLU-RAY
Les suppléments :
Cette édition Blu-Ray possède un contenu impressionnant, plus de 9 heures de bonus. Plutôt énorme pour une demi-saison. Scènes coupées, interviews ou mini-documentaires, tout y est pour satisfaire votre addiction. On plonge dans la fameuse Writer’s room en compagnie de Vince Gilligan et de ses scénaristes. Fascinant. Un vrai soin a été apporté à cette version pour en faire un objet indispensable à tout fan de Breaking Bad.
L’image :
La résolution 1080p en haute définition sert à merveille l’univers très contrasté de la série. Des grandes étendues désertiques aux scènes plus sombres, le rendu impressionne. Les couleurs devraient largement satisfaire les rétines les plus difficiles.
Le son :
Le master audio français et anglais 5.1 DTS HD est à l’image du reste, soigné. Les dialogues se détachent avec clarté, on profite des nombreux détails sonores qui foisonnent tout au long des épisodes. Un sans faute.
Galerie Photos
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Justine 19 décembre 2019
Breaking Bad Saison 5 - la critique + test Blu-Ray
Meilleure série de tous les temps. Au déjà de la saison 1, on sent la solitude et un vide total jusqu’à vouloir abandonnée, mais au début de la saison 2, on sent que la suite sera au goût de tout le monde. Il suffit juste de comparer le Walter White du début à heisenberg ; d’un simple professeur de chimie, le vieux est passé à la cuisine de Meth et d’un dangereux criminel qui n’a peur de rien. Vraiment la série est l’une des meilleures sur Netflix.