Le 23 janvier 2016
- Voir le dossier : Box-office Hebdomadaire France
Double résurrection cette semaine, celle de Stallone et de son personnage Rocky Balboa. Parallèlement, la comédie française voit trois de ses espoirs (Tout schuss, Arrête ton cinéma !, Et ta soeur !) agoniser.
Double résurrection cette semaine, celle de Stallone et de son personnage Rocky Balboa. Parallèlement, la comédie française voit trois de ses espoirs (Tout schuss, Arrête ton cinéma !, Et ta soeur !) agoniser.
Les jeunes ne le savent peut-être pas, mais Rocky Balboa fut une icone énorme en France entre 1983 et 1986. Rocky 3 : l’oeil du tigre dépassait les 3 millions en 1983 quand le numéro 4 frôlait les 5 millions en 1986. Des scores très loin des deux premiers volets (respectivement 664.000 et 318.000 boxeurs sur le ring). En 1990, Stallone poursuivait sans conviction la franchise, laissant un beau rôle à son fils : Rocky 5 est un échec, annonçant la fin d’une décennie de gloire pour le comédien : 1.300.000 entrées, principalement grâce à la province. Les Parisiens fuient ce sequel. Grâce à Rocky Balboa, tentative chanceuse de surfer sur la nostalgie eighties, l’idole des années 80 parvient à un retour réglo : 1.156.000. Un score faramineux en France pour l’étalon italien qui sortait de 9 ans de séries B catastrophiques (Compte à rebours mortel, Driven, Mafia Love, Get Carter, Les Maîtres du jeu). Il en profite donc pour tourner un ultime et 4e Rambo.
Avec Creed : l’héritage de Rocky Balboa, l’acteur parvient à un beau, très beau score, au terme de sa première semaine : 644.000 entrées dans seulement 450 cinémas, rappelant bien des souvenirs à plusieurs générations de Français. Sa moyenne dynamique de 1.431 entrées est la plus belle du top 40. Chapeau !
La seule autre sortie qui parvient à exister cette semaine est le drame romantique et lesbien Carol. Le film de Todd Haynes réalise un score enthousiasmant, avec plus de 167.000 entrées dans un circuit réduit à 144 salles (moyenne de 1.161). Le reste des grosses nouveautés sont des échecs sans appel. La comédie française trinque, subissant l’ineptie d’une division en trois. Tout Schuss avec José Garcia est un lourd échec pour le comédien qui espérait un retour en grâce. Avec 200.000 entrées, la comédie enneigée pâtit d’une actualité tragique (une avalanche mortelle dans les Alpes qui tourne au drame pour des lycéens) qui lui a vraisemblablement fait beaucoup de mal.
Encore moins bien lotis, les très sympathiques Arrête ton cinéma !, avec Balasko, Zabou et Sylvie Testud, et Et ta soeur !, donc le duo Virginie Efira et Géraldine Nakache, suscitent un désintérêt malheureux : 83.000 pour le premier (dans 271 salles) et 81.000 pour le second sur 251 copies. Décidément, le genre comique français connaît des parcours très variés ces dernières semaines avec le triomphe de Babysitting 2 (3 millions) et Le Grand Partage (1.050.000) et le flop désastreux de Pension complète, totalement déserté en 3e semaine avec 14.000 entrées dans 319 salles, soit une moyenne calamiteuse (et rare) de 46 spectateurs par salle. En 7 jours, les cinémas programmant le tandem Dubosc-Lanvin devaient tourner à moins de 10 spectateurs par jours !
Les autres sorties n’ont pas compté lourd sur le marché : Le Garçon et la bête, très beau manga, se contente de 51.000 entrées dans 162 salles, malgré l’appui de Gaumont. Le documentaire Mon maître d’école a éduqué 45.000 élèves dans 108 salles. Randonneurs amateurs avec Redford et Nick Nolte, fait presque office de sortie technique, avec ses 23.000 entrées dans 92 cinémas qui ont dû regretter de le programmer. Toutefois, surprise, il fait mieux que le Larry Clark français, Bang Gang, qui démontre une nouvelle fois le peu de curiosité des spectateurs pour la vie sexuelle des adolescents (20.00 entrées dans 70 cinémas).
Parmi les continuations, Star Wars 7 (-37%) double Les 8 Salopards, le savoureux dernier film de Tarantino, qui s’effrite trop vite (-46%). Le western aura peut-être des difficultés à atteindre les deux millions quand Django Unchained avait déchaîné 5 millions de fans.
Belle tenue pour Demain (-3% en 7e semaine, total de 440.000, grâce à la province), L’Etreinte du serpent (-19%, total de 63.000) et A peine j’ouvre les yeux (-21%). Ces deux derniers se distinguent plutôt sur la capitale.
Source : Le Film Français
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