Boss’n up

Capitalisme et proxénétisme : le rêve américain fantasmé par Snoop Dogg. Nul, honteux et tristement con.

L’argument : Cordé, employé dans une supérette, accumule malchance et frustrations et n’entrevoit aucun avenir. Malgré cette situation et bien que démuni, il rencontre un grand succès auprès des femmes. Un véritable talent reconnu par Orange Juice, légende vivante du milieu de la prostitution, qui décide de lui apprendre toutes les ficelles du métier.
Avec Orange Juice comme mentor et la splendide Chardonnay à son bras, Cordé embrasse une flamboyante et périlleuse carrière où se mêlent prostitution, argent et crime. Mais il va devoir choisir entre l’amour d’une femme et le monde de la prostitution...

Notre avis : Attention, message à tous les exploitants qui vont programmer le film produit et interprété par Snoop Dogg : prévoyez une distribution de sacs plastiques à l’entrée de votre établissement pour éviter d’avoir à nettoyer la bile déversée par les spectateurs, écœurés de prendre part à ce spectacle abject. Abasourdi, on assiste, en effet, à un ramassis de tous les mauvais penchants de la frange machiste/capitaliste du hip-hop. Le fil du récit est bien entendu aussi ténu que la ficelle du string des pauvres figurantes. Un jeune mec paumé (Snoop) rêve de palper un maximum de thunes pendant qu’il emballe les courses dans un supermarché. Un jour un pimp (un mac) se pointe et lui propose de lui enseigner son savoir ancestral afin qu’il trouve "une chienne de compétition" et devienne le plus grand mac de tous les temps. Snoop monte donc un élevage (ou une boucherie, c’est selon), étale sa viande froide sur le trottoir et devient finalement le mac de l’année lors d’une cérémonie devant laquelle on ne sait plus s’il faut rire ou pleurer. Le tout saupoudré de morceaux musicaux filmé par un bras cassé, sans doute en stage chez MTV.
Boss’n up est un film idiot, impossible à prendre au second degré car il se prend lui-même très au sérieux, et est surtout totalement irresponsable. C’est une insulte envers les femmes (et ce n’est pas le repentir final qui changera quelque chose), envers notre intelligence et envers la musique hip-hop et sa culture au sens large. Il risque de faire beaucoup de tort à un genre musical pourtant très riche mais engoncé encore dans des clichés persistants. Rien que pour ça, et malgré son indéniable talent musical, Snoop Dogg est une ordure et son film indéfendable.