Les copains d’abord
Le 30 juillet 2009
Ce joli film intimiste et minimaliste parvient à rendre saisissant le désenchantement de certains trentenaires et confirme la vitalité de la nouvelle vague roumaine.
- Réalisateur : Radu Munteanu
- Acteurs : Anamaria Marinca, Dragos Bucur, Adrian Vancica
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Roumain
- Distributeur : Films sans Frontières
- Durée : 1h43mn
- Date de sortie : 17 juin 2009
- Plus d'informations : Le site officiel du film
- Festival : Festival de Cannes 2008
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Veut le voir
– Gopos Awards, Romania 2009 : Meilleur réalisateur - Meilleur acteur pour Dragos Bucur - Meilleure actrice pour Anamaria Marinca - Meilleur acteur dans un second rôle pour Mimi Branescu
– Hamptons International Film Festival 2008 : Prix du meilleur scénario
L’argument : En vacances au bord de la mer avec sa femme et son fils de quatre ans, Bogdan Ciocãzanu, surnommé Boogie, tombe sur ses meilleurs amis de lycée. Ils se rappellent les glorieuses saouleries et les escapades sexuelles de leur jeunesse. Frustré de devoir jongler, entre son travail et sa famille, avec un temps dont il ne peut plus disposer à sa guise, Boogie prend une haute dose de liberté lors d’une nuit où il revisite les lieux communs de sa jeunesse (la boisson, les jeux, le flirt, les prostituées).
- © Multimedia Est
Notre avis : Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2008, Boogie est une agréable surprise. On ne sait trop dans le premier quart d’heure (le banal repos d’un couple avec enfant sur la plage) si le cinéaste lorgne vers le conte estival à la Rohmer ou une description à la Tati des vacances de Monsieur Ciocãzanu. Très vite, le film trouve son ton et parvient à saisir les hésitations de Boogie, partagé entre son épouse ennuyeuse mais rassurante et ses potes amusants mais déjantés. Le réalisateur respecte l’unité d’action, de temps (le récit s’étale sur une douzaine d’heures) et de lieu (une station balnéaire un brin sordide) et propose une étude de mœurs même si l’arrière-plan social n’est pas évacué. Ainsi, Boogie incarne le jeune actif des classes moyennes partagé entre la post-adolescence et son désir d’intégration sociale et familiale ; ses amis représentent, eux, les laissés-pour-compte du changement dans les pays de l’Est. Vitelloni des années post-Ceaucescu, réduits à piailler tels des paons devant la villa du dictateur disparu, ils ne semblent en fin de compte guère mieux lotis que les figures angoissées de 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Sans atteindre la force de ce film ou de La mort de Dante Lazarescu, autre sommet du cinéma roumain, Boogie confirme la vitalité de cette cinématographie et ne mérite pas la relative indifférence qui entoure sa sortie en salles.
- © Multimedia Est
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